Il a beau tourner les doigts et les mains, Guy Cotret ne sait plus comment faire pour comprendre son équipe (DR)

 

Guy Cotret le président de l'AJA ne dort plus. Il fait des cauchemars qui le réveillent en sursaut, le pyjama trempé et le front en sueur. Froide.

L'AJA vient de prendre 2 petits points à domicile sur 6 possibles, au stade Abbé-Deschamps. Contre Nancy (2-2 après avoir été menée 0-2 dès la 10ème) et 0-0 contre Ajaccio.

Quand on annonce dès le début de la saison que l'objectif est de terminer premier de Ligue 2 et de monter en Ligue 1, force est de constater que le bilan laisse à désirer avec onze matches à jouer. Paradoxalement, ces résultats maigres - le carême arrive - ne traduisent pas un manque d'ambition au contraire. Car depuis quatre matches (Évian, Clermont, Nancy et Ajaccio) les Auxerrois offrent un nouveau visage mais aussi une qualité de jeu supérieure dont tout le monde se réjouit après une longue traversée de désert. Que l'on critique l'équipe et son jeu avant le match d'Évian OK. Mais depuis Évian, non, pas vraiment même si les résultats ne sont pas à la hauteur, pour le moment.

 

Schizophrénie moderne

 

Les sueurs froides du front de Guy Cotret ne viennent pas que des résultats, des résultats en forme de ratios et de chiffres qu'il comprenait beaucoup mieux lorsqu'il figurait au board de la Caisse des dépôts et consignations ou du Crédit foncier de France. Le Rémois issu d'une famille modeste formé par les bons pères, est le roi du back-office façon powerpoint. On vous l'assure il bat à ce jeu Nobilo le boss du centre de formation qui n'est pas n'importe qui et qui a fait ses preuves dans ce domaine.

Il n'y a qu'un seul homme qui supplantait Cotret. C'est feu Emmanuel Limido, l'iconoclaste, qualité rare, actionnaire principal de l'AJA.

Les sueurs froides au front viennent d'un fait simple. Guy Cotret avoue ne pas comprendre son équipe (façon de dire).

La phrase de la semaine est " l'AJA n'est jamais présente quand il faut", phrase proférée et répétée de manière obsessionnelle, jusqu'à la veille du match PFC / AJA.

Serait-ce une manière de conjurer le sort ? Pour se protéger d'une nouvelle déception, cette fois, en forme de coup de poignard traître, le personnage Cotret se dédoublant ? Forme de schizophrénie moderne à laquelle personne n'échappe car tout (le changement) va très vite.

 

 Cotret hanté

 

En tout cas c'est l'expression d'une vraie angoisse qui reste, disons-le, une angoisse de luxe si l'on se réfère à Épictète qui a tout dit sur la vie et la mort. La victoire comme la défaite ne sont que des impostures, a écrit Kipling. Pour ceux qui douteraient, nous les invitons à regarder autour d'eux le monde en marche. Il faut suivre.

Mais alors allez-vous dire, le front en sueur oui mais le pyjama détrempé  ? Comment expliquer ?

Le pyjama trempé, c'est l'image obsessionnelle. Le match Paris FC-AJA en flou et un but de Diarra, ex-auxerrois, loué, sur-loué par Cotret, sincère, depuis toujours, pour sa gentillesse et son implication permanente sur le terrain d'entraînement et le terrain du match.  Or Guitou s'en est séparé sous forme de prêt, sachant que son contrat arrive à terme au mois de juin. Autrement dit, Diarra est un homme libre.

Le problème, c'est que depuis dix jours, il hante les nuits de Guy Cotret qui ne maîtrise plus, l'avenir, non plus que la prospective de son club de province, lui le parachuté désormais en figure libre après les figures imposées par Limido. Le petit garçon Cotret des quartiers de Reims, ambitieux, va-t-il enfin s'imposer dans un monde qu'il n'aime pas et qui a tendance à le rejeter ?

Aucune équation, aucune logique ne peut déboucher sur un but probable de Diarra que Vannuchi et Cotret adorent (à moins qu'ils ne soient des faux culs de première), ce qui ne peut s'envisager compte tenu de l'intelligence et de l'humanité des deux hommes.

Alea jacta est !

 

Pierre-Jules GAYE

 

Fantamady Diarra, ex auxerrois (DR)

 

 

Les Auxerrois restent sur deux nuls à domicile contre Nancy ( 2-2) et Ajaccio (0-0).

Le Paris FC aurait pu l'emporter à Nancy.  Les Parisiens ont mené 0-2 avant l'exclusion de deux joueurs entre chaque but nancéen revenu à 2-2. À neuf sur la pelouse synthétique, les joueurs parisiens ont encaissé un troisième but synonyme de défaite.

Le Paris FC n'a plus gagné depuis le mois d'Août contre le Havre (3-0). leur seule victoire cette saison.

 

Le groupe Auxerrois

Grégory Berthier est remplacé par Romain Montiel. Vannuchi devrait faire débuter les mêmes que contre Ajaccio.

Le groupe de l'AJA : Boucher, Lenogue - Lefebvre, Hountondji, Puygrenier, Aguilar, Sefil - Konaté, Seck, Kilic, Vincent, Ba, Gragnic - Courtet, Guirassy, Montiel. 

AJA  Boucher - Lefebvre, Hountondji, Puygrenier (cap.), Aguilar - Vincent, Konaté, Seck, Ba - Courtet, Guirassy.


Le groupe du Paris FC

Jean-Luc Vasseur a convoqué 16 joueurs au Stade Charléty (20 heures) contre Auxerre.

Gardiens : Thébaux, Demarconnay

Défenseurs : Mohsni, Pierre, T.Keita, Pellenard, Cantini

Milieux de terrain : Bamba, Pereira De Sa, Grange, Gamiette, Bahamboula, Traoré

Attaquants : Koné, Diarra, Camara

Blessés : Bongongui, Ca, Fauvergue, Glombard, I.Keita

CFA 2 : Ayari, Bouchard, Ech-Chergui, Disasi, Mogni, Poujol, Pirès, Socrier

Suspendus : Lybohy, Jean-Tahrat