POLITIQUE
Élection à Saint-Bris : se réapproprier la mairie (Alexis Madelin)
le mardi 01 mars 2016, 15:36 - POLITIQUE - Lien permanent
Saint-Bris-le-Vineux, 1 100 habitants, est tenu à renouveler au complet son conseil municipal celui-ci ayant perdu par démissions successives plus du tiers de ses 15 sièges. Le premier tour aura lieu dimanche 6 mars, et en cas d'absence de majorité absolue le 13 mars. Interview de la tête de liste rivale de celle du maire sortant
Alexis Madelin tête de liste Saint-Bris 2 000 vins (DR)
La question des migrants est-elle au centre de cette élection ?
Non, ce n’est pas du tout la question des migrants qui est au centre de l’élection mais bien la gestion de la municipalité par le maire sortant.
Le contenu du courrier préfectoral faisant référence à un accord du conseil municipal, accord soit disant pris lors d'une délibération du conseil (cette décision n'a jamais eu lieu car nous n'avons JAMAIS été avisés de leur arrivée) a été vécu telle une trahison vis-à-vis de la population. D'où notre embrasement !
Ne craignez-vous pas que l'instrumentalisation du FN ne fausse l'appréciation des citoyens électeurs ?
Nous avons TOUJOURS insisté sur l'absence d'étiquette politique.
Nous sommes fermes sur ce point. Nous souhaitons tous "bien vivre ensemble" et désirons que la population se réapproprie sa mairie. Là est le cœur de notre démarche.
Nous ne pouvons éviter les reprises intéressées de certains partis ou la déformation de certains médias. Mais en aucun cas nous ne sommes positionnés sur la question des migrants. C'est bien en cela que nous nous sommes rebellés.
Si demain les habitants nous confient la gestion de la commune, face à une telle décision, nous proposerons aux habitants de s'exprimer par voie de référendum ! Une question aussi sensible ne peut être traitée, selon nous, que par cette voie.
Mais cela n'engage que notre liste.
Les électeurs devront faire la part des choses entre ce qui a été dit dans les médias et la réalité.
Qu'est-ce qui réunit votre équipe ? 2 000 vins cela veut dire quoi et pour quoi faire ?
L’envie de construire ensemble l'avenir de notre village et ce dans de bonnes conditions : sans centralisation des pouvoirs et avec une diffusion des informations à la population !
Le nom de la liste est un jeu de mots. Le mandat municipal se termine en 2020 et nous souhaitions faire un clin d’œil à notre terroir qui représente une réelle fierté.
Enfin, qui est le vrai leader tête de liste, vous qui figurez en tête, ou bien Myriam Poivet Paillot ?
Notre tête de liste est Myriam, habitante de Saint-Bris depuis 2010 et ancienne membre du conseil municipal.
Elle est chef d’entreprise : agent général d’assurance à Chablis depuis mars 2015, de formation juriste (DESS et DSN droit notarial, DU Gestion de patrimoine, DESS droit immobilier NOTIMPAT) et ancienne directrice de la Banque Barclays à Auxerre.
Je suis positionné en tête de liste car le conseiller communautaire doit se trouver avant son suppléant. J'ai été choisi pour représenter Saint-Bris-le-Vineux au conseil communautaire. Myriam étant ma suppléante, légalement, il fallait que je sois placé devant elle sur la liste déposée en préfecture.
Pour les binômes : nous désirons éviter toute concentration des pouvoirs. Dans notre liste, chacun est investi d'une fonction propre avec délégation totale.
Myriam aura le rôle de Maire de la commune et se chargera d'orchestrer les élus et de gérer les affaires courantes de la mairie.
Nous souhaitons répartir le pouvoir entre l'ensemble des élus "référents" et fonctionner en binômes (voir notre tratc). Le binôme permet d'éviter toute dérive. C'est un véritable outil de contrôle mais avant tout un moyen de progresser dans la tâche confiée : deux cerveaux valent mieux qu'un !
Recueilli par P-J. G.
Commentaires
C'est courant dans les petites communes de se présenter sans étiquette.
Pourtant chaque décision est politique, mais effectivement une gestion communale à 90% environ, n'est ni de droite, ni de gauche.
Saint bris représente pour moi le renouveau de la démocratie locale et les bonnes vielles élections d'antan.
Quoi de plus déprimant et dangereuse qu'une élection sans opposition.
De bonnes divergences d'opinions sur le plus grand acquit de la révolution, qu'est le droit de vote et donc de décider l'avenir du village par les urnes est revigorant.
N'oublions pas tout de même comme me l'a dit il y a plus de trente ans un ancien Maire d'une commune voisine qu' une fois élu on est l'élu de tous.
Dans les 10 % de décisions politiques il y a tout de même les élections sénatoriales et la, les grands électeurs désignés par le conseil municipal entre autres votent bien à droite ou à gauche car chez les sénateurs on assume ouvertement sa politique et l'abstention n'est guère de mise.
Une fois conseiller communautaire on est dans la majorité ou dans l'opposition.
Et si on accepte une vice Présidence et que le président est socialiste, ce ne peut être que dans le cadre d'un accord global entre majorité et opposition.
Dans l’agglomération Auxerroise ce n'est pas le cas et le Président a préféré ignorer l'opposition et a dévoyé des élus, traditionnellement étiqueté à droite en leur offrant des postes de vices Présidents et surtout les indemnités qui vont avec.
Pour l’anecdote dans mon village les électeurs ont désigné un candidat n'habitant pas la commune ce qui ne l'a pas empêcher d' être nommé vice Président.
Il n'y à rien de démocratique dans ce nouveau mode d'élection communautaire, issu de technocrates dont le seul but est de faire disparaître les communes.