Is sont 30 (*) avec voix délibératives à siéger au Conseil départemental de l'Éducation nationale connu pour entériner les ouvertures et fermetures de classes, chaque année.

Ce mardi 3 mai, le conseil doit en principe se prononcer sur la refonte du schéma directeur des collèges dans l'Yonne, proposé par l'exécutif du conseil départemental, lequel n'a pas encore soumis sa nouvelle "stratégie" à l'assemblée départementale.

L'enjeu donc, pour la majorité départementale, sera de faire valider, par le CDEN, sa nouvelle "stratégie", qui repose notamment sur fermeture du collège Bienvenu-Martin à Auxerre.

Un avis défavorable du CDEN n’aurait cependant aucune incidence légale sur la décision finale du département, qui doit se prononcer en assemblée plénière et voter au mois de juin. Alors dans ces conditions, on peut se demander à quoi sert cette réunion du Conseil départemental de l'Éducation nationale, la charrue étant mise avant les boeufs ?

Enfin, l'arrêté de fermeture est signé (ou non) par le préfet au bout du bout de la procédure. Le préfet de l'Yonne avait annoncé en mars devant les maires de l'Yonne, clairement, qu'il ne signerait pas l'arrêté de fermeture faute d'étude sérieuse et appronfondie, en 2016. Mais il ne s'est pas engagé au-delà. Idem pour la ministre de l'Éducation nationale.

Ni l'un ni l'autre ne souhaiteraient s'engager au-delà de la présidentielle et des élections législatives, ne sachant ce qu'il adviendra de leur carrière respective, laissant à leurs successeurs le soin de décider ? Dans cette hypothèse André Villiers, président du conseil départemental n'a pas tort d'interroger sur la continuité de la République et conséquemment des services publics, ce qui est contraire à la Constitution et aux grands principes fondamentaux du droit public.

Le préfet de l'Yonne n'a, jusqu'à ce jour, jamais encore présidé une réunion du CDEN, contrairement à tous ses prédécesseurs.

On peut imaginer qu'il présidera celle de ce mardi après-midi, afin de recueillir tous les avis et arguments des différents acteurs sociaux dans ce dossier qui fait débat sur la scène de l'actualité départementale, tendant, objectivement, à diviser plutôt qu'à rassembler.

 

P-J. G.

 

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(*) Le CDED est composé de 30 membres avec voix délibérative soit 10 représentants des élus (conseillers dépatementaux, maires) 10 représentants des personnels de l'Éducation nationale (syndicats enseignants, personnels) et 10 représentants de partenaires qualifiés. Le CDEN est présidé par le préfet ou le président de la collectivité départementale qui ne peuvent pas voter.