Une grande société chinoise a fait une offre de rachat de l'AJA à Corinne Limido. Cette dernière a jugé l'offre recevable et acceptable.

D'une part la société lui rachèterait les 60% qu'elle détient dans la Saos AJA et d'autre part les Chinois s'engageraient à investir 2 millions d'euros par an pour remonter en Ligue 1.

Deux millions c'est ce qui correspond en gros au déficit structurel annuel de l'AJA.

Le rachat des parts de Corinne Limido par les Chinois se ferait à hauteur de 6 millions d'euros. Rappelons que Emmanuel Limido avait acquis 60% des actions pour 5 millions d'euros. Un changement de mains qui ne suffit pas à modifier la donne, dès lors que le club ne disposerait pas de moyens financiers accrus. L'intérêt de l'opération - si elle aboutit - réside donc dans l'apport de 2 millions d'euros par an, pour faire tourner la boutique en attendant de remonter Ligue 1 où la manne tomberait des droits de retransmission télé.

Le cash que réclame le président Guy Cotret.

Les Chinois ont pris contact avec Michel Parmentier, président de l'association AJA,  l'actionnaire minoritaire qui détient 40% des parts dans la Saos AJA et, surtout, est propriétaire de l'essentiel du patrimoine foncier, bâti, de la marque, licence fédérale etc.
Michel Parmentier dit que les Chinois ne lui ont pas encore proposé le deal. Que lorsque ce sera fait, il le soumettra aux membres du comité directeur de l'AJA association, au nombre de 24 dont font partie les historiques, Hamel, Roux, Rolland, Chauffournais, Géhin etc.

Cette opération implique en effet, une augmentation de capital.

Question : peut-on imaginer une augmentation de capital avec la modification de représentativité qui en résulte et le maintien du patrimoine dans le giron de l'AJA association qui deviendrait minoritaire, donc perdant ipso facto sa minorité de blocage ?

Mais resterait propriétaire des bijoux de famille, le patrimoine de l'abbé-Deschamps, de Hamel et Roux, construit au fil du temps dans la difficulté ? Un patrimoine considéré comme sacré.

C'est toute la question.

 

Les Chinois plus forts qu'Emmanuel Limido ?

 

Enfin, pourquoi l'association AJA que préside Michel Parmentier, actionnaire minoritaire de la SAOS AJA, accepterait-elle, aujourd'hui, ce qu'elle a refusé à Emmanuel Limido de son vivant ?

Depuis un an, de multiples touches et intérêts ont été portés par des Belges, des Américains, des Chinois, des Albanais etc, même si Albanais et Chinois ont fait réaliser des audits de plusieurs jours à l'AJA, ce que n'avaient peut-être pas pris soin de faire dans les détails, les repreneurs du club du patro en 2013, alléchés par la prise d'un club mythique. Dans laquelle Emmanuel Limido piloté par Guy Cotret ancien banquier, a vu une bonne affaire.

De ce point de vue, Emmanuel Limido n'a pas sauvé le club, comme d'aucuns le soutiennent. Il aura au mieux, retardé l'échéance. Peut-être aura-t-il  empêché l'AJA de redémarrer sur d'autres bases, fusse dans le monde amateur.

S'il a réalisé quelques actifs latents - les ventes de quelques joueurs dont N'tep pour près de 6 millions d'euros et Willi Boly qui réussit bien au Portugal - Emmanuel Limido a échoué dans sa tentative de s'approprier le patrimoine de l'AJA détenu par l'association et sa holding la Familiale, l'abbé Ernest Deschamps, n'ayant rien à envier à l'actionnaire majoritaire de la SAOS AJA version 2015. Son objectif était de réunir les patrimoine au sein d'une même structure ce qui eut permis d'emprunter de l'argent qui fait défaut, dans de bonnes conditions.

La vision ambitieuse d'Emmanuel Limido d'industrialiser le schéma-process de savoir-faire du centre de formation ADNisé AJA, pour le reproduire et le vendre dans le monde entier notamment dans les pays dits émergents, ne s'est pas réalisée de son vivant.

Les Chinois feront-ils mieux ... ? 

 

Pierre-Jules GAYE