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ue la Justice n'a-t-elle entendu depuis qu'elle s'intéresse aux professionnels de la politique soupçonnés de dilapider l'argent public, de préférer les paradis fiscaux pour échapper à leurs obligations fiscales, de privilégier des hommes d'affaires aux pratiques douteuses à l'intérêt général…!

Depuis des lustres et particulièrement durant les deux derniers mandats présidentiels, de droite puis de gauche, les magistrats de notre pays ainsi que leurs auxiliaires que sont les forces de police chargées des enquêtes, ont vu déferler sur eux : déluge de critiques quant à leur excessive diligence, accusations de méthodes à charge plutôt qu'à décharge, soumission aux ordres du pouvoir en place.

Aujourd'hui, dans l'ambiance de l'approche d'une élection présidentielle qui se présente, quant à son issue, comme la plus incertaine de la 5ème République du fait d'une recomposition politique rendue incontournable et ô combien nécessaire tellement l'insatisfaction du peuple est parvenue à son paroxysme, le scénario atteint le summum de l'intensité avec les affaires en cours concernant une femme et d'un homme politique de droite et d'extrême droite (la gauche serait elle plus vertueuse ?). On n'hésite pas à utiliser des termes d'une grande brutalité : climat de quasi guerre civile, ambiance insurrectionnelle, on menace les fonctionnaires de représailles. Le climat devient délétère, voire inquiétant pour l'élection elle même et la démocratie, la presse internationale n'est pas tendre pour notre pays.

Le journal le Monde du 2 mars 2017 écrit : "La justice en France  est incroyablement sous dotée par rapport aux autres pays européens comparables. Les moyens de ralentir les enquêtes sont presque infinis quand on appartient au monde des "puissants…".

Néanmoins, l'institution judiciaire française,  qui fait son travail en toute indépendance, entreprend (peut être n'en a-t-elle pas vraiment conscience), une démarche de justice plus profonde encore. En effet, elle ose enfin s'attaquer à ces puissants qui nous gouvernent et qui gèrent les finances publiques. Il est vrai qu'il est plus facile de poursuivre et de condamner un citoyen de base dépourvu des ressources de survie que l'on prend en flagrant délit de vol dans une grande surface, ou un migrant désespéré qui vient se réfugier chez nous avec ses enfants pour fuir la guerre et retrouver un peu d'espérance ! Dans ce cas, la procédure est simplifiée, rapide et la sanction tombe sans appel.

On peut parler d'un juste retour des choses mais aussi d'un avertissement à ceux qui s'estimaient jusqu'ici, souvent avec arrogance, "intouchables", au dessus des lois. Un juste retour des choses parce que les autres, les soumis à la dureté du système capitaliste, peuvent retrouver une certaine confiance en la justice de leur pays et en l'avenir.

Il reste au citoyen électeur à accomplir un choix lucide lorsqu'il glissera son bulletin de vote dans l'urne prochainement : choisir, parmi les candidats, celui qui sera le plus en capacité de
"ré-humaniser le fonctionnement  des institutions, leurs rapports avec les français, d'être attentif au patrimoine social français et de rétablir le respect des engagements pris ante élection".

 

Jacques MILLEREAU