Xavier Courtois, jeudi dernier au conseil départemental lors de la session budgétaire (DR)

 

Mise en perspective du renoncement (*) de Xavier Courtois, maire de Massangis, conseiller départemental du canton d'Avallon et candidat investi par le parti Les Républicains aux élections législatives du mois de juin, dans la deuxième circonscription.
Ce dernier a appelé au calme, à l'unité et au respect.

Factuellement, la situation est celle-ci.

Le sénateur président de la fédération 89 du parti  LR, Jean-Baptiste Lemoyne élu comme "indépendant" a démissionné, rallié Emmanuel Macron et le parti En Marche ! Il va donc soutenir Jean-Yves Caullet candidat du PS et de Macron dans la 2ème circonscription.

Statutairement, le secrétaire départemental LR de l'Yonne nommé par Paris, remplace, provisoirement, le président démissionnaire élu par les militants. Or Guillaume Larrivé, député LR de la 1ère irconscription de l'Yonne, comme chacun sait, soutient André Villiers, président UDI du conseil Départemental, qu'il a aidé à faire élire à la tête du département aux dépens du candidat LR, Jean-Baptiste Lemoyne, en mars 2015.

André Villiers est candidat UDI aux législatives dans la deuxième circonscription de l'Yonne Avallon-Tonnerre. Une candidature actée dans l'accord LR-UDI national pour les législatives, ainsi que celle du LR Xavier Courtois.
 
Ce n'est un secret pour personne que le ministre Henri de Raincourt ne porte pas Jean-Baptiste Lemoyne dans son coeur depuis que ce dernier s'est lancé aux sénatoriales en-dehors du parti soutenu par d'autres jeunes LR tels Valérie Leuger, Clarisse Quentin ou encore Xavier Courtois. Les relations entre les deux hommes ne se sont pas améliorées après le ralliement de Lemoyne à Macron après avoir été squeezé au sein de son propre parti qu'il présidait, interdit de parole et de discours lors du meeting de rassemblement Baroin à Auxerrexpo.

Autrement dit et en résumé, Xavier Courtois investi par les instances nationales du parti LR n'est plus soutenu par Jean-Baptiste Lemoyne parti chez Macron, ni par Guillaume Larrivé qui soutient son ami André Villiers, ni par Herni de Raincourt qui n'a pas apprécié que le maire de Massangis soutienne Jean-Baptiste Lemoyne lors des élections sénatoriales.

 

Le sacrifice Courtois



Question : le soldat Xavier Courtois pouvait-il être sauvé ? Ou est-il contraint de rentrer dans le rang pour laisser la place pleine et entière à André Villiers, lequel
n'a pas pris part aux primaires de la droite et du centre en novembre dernier, n'allant ni voter au 1er tour ni au second au bureau de vote de Vezelay. Il faut rappeler que l'élu du sud de l'Yonne, ancien maire de Vézelay, a été en délicatesse avec l'UDI, renonçant à reprendre sa carte en 2015. Les élections régionales et une composition de liste qu'il jugea déséquilibrée en faveur de LR aux dépens de l'UDI avaient provoqué la colère d'André Villiers à l'endroit de la tête de liste François Sauvadet.

L'accord LR/UDI (voir ci-dessous) comme le document en atteste, engage et oblige le candidat à soutenir François Fillon.

Guillaume Larrivé et H2DR tuent Jean-Baptiste Lemoyne pour son ralliement à Juppé puis à Macron aujourd hui.
Et soutiennent Villiers qui n'a jamais partagé leurs valeurs et ne soutient pas François Fillon.

Le même André Villiers qui avait déclaré au quotidien local, au lendemain de l'affaire Fillon, qu'il soutenait François Baroin comme son ami Guillaume Larrivé, que voici désormais débarrassé de son rival Lemoyne et qui se retrouve chef incontesté de la droite dans l'Yonne.

Le chef en question n'allait certainement pas prendre le risque de laisser Xavier Courtois avoir une chance de remporter l'élection législative dans la 2ème circonscription que détint longtemps le RPR Jean-Marie Rolland président du conseil départemental et maire de Vermenton, et ainsi voir un autre jeune du parti Républicain apparaître comme un rival susceptible de remettre en cause son leadership.

Car l'unité du parti n'a jamais été simple à maintenir. Guillaume Larrivé en sait quelque chose lui qui en fut un éphémère président avant de claquer la porte à Migennes. François Boucher secrétaire départemental fit longtemps fonction de président avant d'être débarqué après l'élection de Jean-Baptiste Lemoyne à la présidence.

 

P-J. G.

 

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(*) La lettre de Xavier Courtois au président du CD 89 et aux conseillers départementaux de l'Yonne ICI

 

 

L'ACCORD  LES RÉPUBLICAINS-UDI

POUR LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DE JUIN 2017