Hommage à Simone Veil parfaitement respecté par toutes et tous dans l'enceinte et en dehors. Hommage à cette femme, sténovoice moderne. On ne la connaît et voit que comme ça, dans cette position qui fait penser à l'oxygène la nuit pour ceux qui ont des apnées.  Donc on a tendance à s'en détourner. C'est grâce à elle que tout est enregistré au conseil départemental, le moindre mot, la moindre phrase des débats. Elle permet de constituer le procès verbal officiel des séances. Cette femme est un trésor ...

 

 

Des bancs clairsemés

 

L'élue d'Auxerre1 Valérie Leuger est allée au contact pour tenter de calmer les parents d'élèves et enseignants de Bienvenu-Martin sous l'oeil de deux agents de sécurité et de Bernard Ritord, chef de cabinet d'André Villiers

 

 

Le conseil départemental de l'Yonne en session plénière présidé pour la dernière fois par André Villiers, ce vendredi matin, a examiné le nouveau schéma directeur des collèges à la lueur du redéploiement des élèves du collège Bienvenu-Martin dont il a programmé la fermeture à la rentrée 2018.

Un vote devait intervenir pour approuver le redéploiement des 380 élèves de Bienvenu-Martin, confirmant la volonté du conseil départemental de fermer le collège. Une fermeture contestée depuis deux ans.

De nombreux élus étaient absents et notamment le candidat déclaré à la succession d'André Villiers, Patrick Gendraud, 1er vice-président. Ainsi que le sénateur Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères et de l'Europe. Ou encore, Marie-Laure Capitain v-p en charge des finances, François Boucher, Pascal Henriat, Françoise Roure, Christiane Lemoine, Érika Roset, Gilles Pirman et d'autres

Ces absences ne témoignent pas du respect du au président sortant (depuis 2011) André Villiers, élu député au mois de juin.

Une minute de silence a été respectée en hommage à Simone Veil, y compris par les parents d'élèves qui avaient envahi l'espace réservé au public. Un public qui levait de petites pancartes sur lesquelles était écrit 'C'est faux" à chaque fois que, selon eux, un élu proférait une bêtise. Par moments, ce public directement concerné, exprimait son désaccord ou sa surprise. Le président Villiers le rappela à l'ordre puis prévint qu'il ferait évacuer la tribune si cela recommençait. Et cela recommença de manière bruyante, lorsque Gérard André intervint pour commenter des post sur facebook critiquant le changement de collège pour les élèves de Héry et Seignelay qui iront à la rentrée 2018 au collège de St-Florentin puis au lycée de Joigny.

André Villiers demanda aux forces de l'ordre d'évacuer la tribune ce qui provoqua des réactions intempestives que l'on devine et fit monter d'un cran l'ambiance. Les deux agents de sécurité ne purent s'exécuter ne sachant que faire c'est-à-dire comment. Plusieurs conseillers Valérie Leuger en tête s'interposèrent et tentèrent de raisonner les uns et les autres, au même titre que Gérard André désolé de ce brouhaha dont il fut à l'origine avec des commentaires très subjectifs qui mirent le feu aux poudres.

Michel Ducroux, Irène Eurliet-Brocardi et Alexandre Bouchier se concertèrent avec André Villiers qui avait suspendu la séance, pour tenter d'apaiser les esprits. Ce qui fut fait. Les parents d'élèves et les enseignants purent demeurer à leur place, même si quelques-uns profondément choqués par l'attitude du président, ont choisi de quitter ces lieux néfastes.

 

L'étude qui tue les REP...

 

Lors du débat, la nouvelle députée Michèle Crouzet LREM désormais, a expliqué avoir été liée par la double délibération comprenant outre la fermeture du collège Bienvenu-Martin, la création d'un nouveau collège dans le nord de l'Yonne, collège qui ne figure pas dans le plan pluri-annuel d'investissement (ce que déplore Grégory Dorte, ébahi par ailleurs par le silence de la région sur ce dossier). En conséquence l'élue de Thorigny-sur-Oreuse a décidé de modifier son vote et s'abstiendra au lieu de valider la fermeture au travers du redéploiement des élèves.

Irène Eurliet-Brocardi (sans étiquette) a maintenu son vote contre la fermeture ainsi que Valérie Leuger (LR).

Jean-Baptiste Lemoyne (LREM) par la voix de Delphine Grémy son binôme sans étiquette, votera contre la fermeture après s'être abstenu le 1er juillet 2016. La République En Marche veut développer les réseaux d'éducation prioritaire, comme celui de Bienvenu-Martin. Delphine Grémy (sans étiquette) maintient elle aussi son vote contre.

Xavier Courtois (LR) candidat comme Patrick Gendraud à la succession d'André Villiers le jeudi 13 juillet (la semaine prochaine), votera contre et demanda à nouveau au président sortant de surseoir à la décision et de revoir l'ensemble du schéma.

Dans sa réponse à chacun point par point, le président Villiers fit état d'une étude récente européenne datant de septembre 2016, qui stigmatise la qualité de l'éducation en France, soulignant l'accentuation des inégalités. L'objectif étant de décrédébiliser les zones d'éducation prioritaires qui ne rempliraient pas leur rôle et auraient en outre de nombreux effets pervers. La bonne voie serait celle qui limite le pourcentage de scolarisés venant de milieu défavorisés, dans le nombre total d'élèves d'un établissement.

 

Les jeux étaient faits

 

Irène Eurliet-Brocardi (Charny, sans étiquette) dit accepter d'entendre ces évaluations des politiques publiques mais estime que l'Yonne n'a pas à anticiper une situation alors qu'il n'existe pas de politique nationale de rechange aux ZEP actuellement en vigueur. Elle maintiendra donc son vote opposé à la fermeture de BIenvenu-Martin.

Le débat a versé dans la querelle politicienne et beaucoup rongaient l'os. Nos lecteurs pourront s'en faire une idée en visionnant la video. Certains aspects ne manquent pas d'intérêt et illustrent la parodie de débat, où les dés étaient pipés et où les jeux étaient faits.

Nicolas Soret PS a demandé un vote à bulletins secrets sur le scénario 3 de redéploiement des collégiens de Bienvenu-Martin. Une option qui prévoit la répartition des élèves des écoles primaires auxerroises Colette, Renoir et Courbet entre les collèges Albert-Camus, Denfert­-Rochereau et Jean-­Bertin. Avec un renvoi de ceux de Seignelay et Héry au collège Marcel-Aymé, à Saint-Florentin. Le vote a eu lieu mais à bulletins publics. Il n'y a pas eu de surprise.

Le département s'est exprimé. La décision finale appartient à l'État. Seul le préfet peut signer l'arrêté de fermeture. Pour l'heure il s'y oppose. Depuis le début de cette polémique qui pollue le département et les esprits. Cela laissera des traces.

Il flottait, vendredi matin, dans l'enceinte de l'assemblée départementale, comme une espèce de tristesse, composée de comédie, d'incompréhensions, de partis pris et de petites lâchetés sur un sujet dont, sans doute, beaucoup pensent que de toute façon, quelle que soit leur position, le collège ne fermera pas. Tout ça pour ça. Mais que de dégâts, gaspillage et de mal-être.

Utiliser une étude en l'exhumant pour conforter la nullité des zones d'éducation prioritaires en France et appliquer cette étude à une particularité locale, André Villiers nous avait habitué au contraire, porter le local pour le valoriser contre le national. Il existe sûrement d'autres études commandées par d'autres lobbys, pour affirmer et démontrer exactement le contraire.

En attendant, et jusqu'à preuve inverse, le collège Bienvenu-Martin est parfaitement exemplaire, à tous points de vue, selon notre enquête, celle de terrain, d'Auxerre TV comme nous l'avons illustré. Mais sans doute nous arrive-t-il d'être mauvais ou de ne pas comprendre.

Il reste que les 23 trieurs et fossoyeurs du collège Bienvenu-Martin entacheront, au-delà de leur dernier souffle, l'histoire de la cité de Joseph Fourier et de Paul Bert, trois monuments de l'instruction publique et de la recherche scientifique. Et les fantômes des 380 élèves viendront à jamais hanter leurs nuits. Il ne faut jamais sous-estimer la puissance des symboles.

 

Pierre-Jules GAYE

 

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Résultats du vote de vendredi 7 juillet 2017


Pour (23 voix)

Colette Lerman, Alexandra Bouchier, André Villiers, Anne Jérusalem, Grégory Dorte, Isabelle Joaquina, Gilles Pirman, Pascal Bourgeois, Marie-Laure Capitain, Sylvie Charpignon, Christophe Bonnefond, Erika Roset, Isabelle Froment-Meurice, Patrick Gendraud, Gérard André, Danièle Gyssels, Dominique Sineau, William Lemaire, Jean Marchand, Sonia Patouret, Philippe Serré, Maurice Pianon, Robert Bideau.

Contre (16 voix)

Valérie Leuger, Nicolas Soret, Jean-Baptiste Lemoyne, Christiane Lemoine, Françoise Roure, Marie-Agnès Evrard, Monique Hadrbolec, Pascal Henriat, Clarisse Quentin, François Boucher, Delphine Grémy, Irène Eulriet-Brocardi, Yves Vecten, Malika Ounès, Michel Ducroux, Xavier Courtois.

Abstention (3)

Elisabeth Frassetto, Michèle Crouzet, Catherine Maudet.

Rappelons que c'est l'État qui détient le pouvoir de fermer ou pas le collège, le conseil départemental, en l'occurrence n'exprimant qu'un avis, a rappelé Nicolas Soret.

Rappelons que lors de la session du 1e juillet 2016, le vote pour la fermeture du collège avait donné le résultat suivant :

24 pour, 14 contre (Vecten, Quentin, Leuger, Hadrbolec, Soret, Roure, Henriat, Lemoine, Evrard, Grémy, Ounès, Courtois, Boucher, Eurliet-Brocardi) et 3 abstentions (Frassetto, Dorte, Lemoyne). Un absent qui n'a pas pris part au vote, Michel Ducroux.

 

 


Nicolas Soret PS opposition, a développé un réquisitoire implacable contre la fermeture du collège Bienvenu-Martin. L'élu Jovinien a souligné que la démonstration de l'économie budgétaire n'a jamais été faite, que toute la démonstration s'appuie sur la nécessité de fermer le collège d'Auxerre pour en créer un autre dans le nord du département, alors même que la construction d'un collège dans le nord n'est même pas inscrite au plan pluriannuel d'investissement du département. C'est un miroir aux alouettes

 

Les parents d'élèves et des élus de Héry et de Seignelay étaient massés dans la tribune réservée au public (DR)

 

André Villiers entouré de Alexandre Bouchier, Gérard André, Irème Eurliet-Brocardi et Michel Ducroux (de gauche à droite) se sont concertés pour calmer le jeu. Ce qui fut fait

 

Jean Marchand, v-p Brienon dont la voix est inaudible même dans le micro, a présenté le projet de délibération publiée en début de semaine ICI par AUXERRE TV

 

Pas une élue mais une assistante administrative. On ne les montre jamais. Un rayon de soleil dans une salle où la lumière s'est petit à petit éteinte du fait de la course du soleil au fil des débats ...

 

Irène Eurliet-Brocardi, élue du canton de Charny, sans étiquette, a maintenu son vote contre la fermeture du collège auxerrois