L’aérodrome d'Auxerre-Branches a été fermé à la circulation aérienne le 21 juillet 2015 à la suite d’une décision de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne, alors exploitant de l’aérodrome, afin d’engager des travaux de réfection de la piste.

Ces travaux, débutés le 15 septembre 2015, n’ont pas concerné les bandes aménagées de l’aérodrome, de part et d'autre de la piste, en raison de leur coût important pour l’exploitant. L’aérodrome a été rouvert à la circulation le 20 novembre 2015.

La bande aménagée est « l’aire comprise dans la bande de piste et nivelée à l’intention des aéronefs auxquels la piste est destinée, pour le cas où un aéronef sortirait de la piste ».

Les ornières présentes sur le lieu de l’accident ne sont plus visibles deux mois après l’événement. En revanche, la bande aménagée est accidentée et présente de nombreuses bosses, indique le rapport d'enquête du bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile, un organisme indépendant.

Le nouvel exploitant, la société canadienne SNC-Lavalin, qui a remporté le marché de délégation de service public lancé par le syndicat mixte propriétaires des installations (communauté d'agglomération, département et région) a décidé, en septembre 2016, de réaliser des travaux de réaménagement de la bande aménagée.

La subvention annuelle allouée par le syndicat mixte propriétaire (les collectivités publiques) est passée de 170 000 euros allouée au gestionnaire historique la CCI de l'Yonne, à 386 000 euros annuels.

Le dernier contrôle de l’aérodrome d’Auxerre - Branches avant l’accident a été effectué le 3 décembre 2013 par la DSAC Nord-Est.

Le rapport de ce contrôle fait état, entre autres, d’une observation en lien avec le nivellement la bande de piste. En effet, il avait été constaté la présence « d’un talus en bordure du chemin d’accès à l’ancien glide ». L’autorité de surveillance indiquait que cette dénivellation du terrain dans la bande de piste était susceptible d’augmenter les dommages matériels en cas de sortie de piste d’un aéronef. Le rapport ne mentionnait pas la présence d’ornières ou de bosselures dans la bande aménagée de la piste.

À la suite de ce contrôle, un Plan d’Actions Correctives a été proposé par l’ancien exploitant et validé par l’autorité de surveillance. L’ancien exploitant (la CCI de l'Yonne) a effectué un terrassement de la bande de piste à l’endroit du talus. La mise en conformité associée à l’observation relative au nivellement de la bande de piste a été validée par l’autorité de surveillance.

Les enquêtes du BEA (bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile)  ont pour unique objectif l’amélioration de la sécurité aérienne et ne visent nullement à la détermination de fautes ou responsabilités.C'est le même bureau qui a enquêté sur le fameux vol Rio-Paris , en 2009, qui pris fin tragiquement au fond de l'océan.

 

Re-changement de délégataire

 

Un nouveau contrôle a été effectué par la DSAC après l’accident, les 21 et 22 février 2017.

Entetemps, confrontée à de gros problèmes de gestion suite à des procédures judiciaires pour escroqueries diverses, SNC-Lavalin avait annoncé le 30 décembre 2016, avoir cédé ses activités en cours en France et à Monaco à Edeis, entité née du rapprochement entre la société de participations française Impact Holding dirigée par Jean-Luc Schnoebelen, et le fonds d’investissement français Ciclad. Sont notamment concernés par cette vente les 17 aéroports régionaux français dont Auxerre-Branches, que gérait jusqu’à présent le groupe canadien en France, ainsi que les aéroports de Mayotte et de Castellon (Espagne).

Un écart a été notifié à l’exploitant actuel, en lien avec l’état de la bande aménagée : « il a été constaté la présence, sur la bande aménagée de la piste : [...] ˆ

- de gros cailloux ; ˆ

- d’ornières laissées par des engins ou créées par l’écoulement des eaux.

« Ces éléments sont susceptibles d’aggraver les dommages d’un aéronef qui sortirait de piste. »

Les travaux de réaménagement de la bande aménagée décidés par l’exploitant, en septembre 2016, devront permettre de lever cet écart. À la suite de ce contrôle, l’exploitant a produit un Plan d’Actions Correctives transmis à la DSAC le 15 mai 2017, dans lequel il précise que la bande aménagée sera remise en conformité en septembre 2017.

Qu'en est-il ? Impossible de la savoir, car impossible d'entrer en contact avec un repsonsable en raison des vacances.

Cet accident a en tout cas démontré le risque de survenue de blessures corporelles en cas de sortie de piste.

Le trafic de passagers étant inférieur à 10 000 par an (7 000 en 2015), l’aérodrome d’Auxerre - Branches n’a pas l’obligation de détenir un certificat d’aérodrome.

En tant qu’aérodrome non certifié, les dispositions prévues par l’arrêté du 19 avril 2011 relatif à la mise en place d’un système de gestion de la sécurité par les exploitants d’aérodrome ne sont pas applicables à l’aérodrome d’Auxerre - Branches. L’exploitant n’a donc pas l’obligation de mettre en place un Système de gestion de la sécurité. Mais ceci est une autre histoire ...

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

 

 

 

Le rapport du Bureau enquête accident