Il manque cruellement de médecins urgentistes en Bourgogne. L'ARS a l'intention de les regrouper (DR)

 

 

Le nouveau plan régional de la santé élaboré par l'ARS sera connu au mois de juin. Mais depuis la fin de l'année 2017, les services des urgences des hôpitaux de Clamecy et de Tonnerre sont sur la sellette.

Pour les personnels, les élus, les citoyens des territoires concernés, ces fermetures nocturnes induiraient la fermeture des services à court terme.

Une ligne jaune serait franchie qui n'est pas acceptée.

La mobilisation est réelle et durable dans la population et elle monte en puissance. Les hôpitaux incarnent et symbolisent les derniers bastions de service public mis à mal dans les zones rurales.

La santé et le principe d'égalité des soins comme le martèle depuis le début Dominique Aguilar, maire de Tonnerre, sont en jeu.

Les hôpitaux sont aussi des employeurs importants comme à Tonnerre où l'hôpital est le premier employeur.

La nuit, il faut deux médecins urgentistes pour assurer le service mais pour l'Agence régionale de santé (ARS) ce n'est pas rentable et cela se ferait au détriment de la qualité des soins.  

Cette problématique s'inscrit dans une évolution depuis le début des années 2 000. Les méthodes du management privé appliquées sans discernement, sont une catastrophe pour les institutions sanitaires et sociales.

Jamais la situation des personnels soignants dans les hôpitaux et les maisons de retraite n'a paru si dégradée avec pour conséquence directe le mauvais traitement des personnes vulnérables dont ils ont la charge.

Les techniques managériales modernes seraient-elles incompatibles avec la philosophie et la pratique du soin ?

 

L'insupportable

 

Le nouveau management public (NMP) semble devoir heurter de plein fouet l'attachement des salariés au service public et à ses valeurs. Il est insupportable pour un soignant qu'il soit médecin, infirmier ou autre, de se voir expliquer par un gestionnaire combien de temps doit durer telle ou telle opération. Par exemple, dix minutes pour coucher une personne âgée dans un EPHAD.

Et la population est derrière, les soutient. D'autant plus que tout le monde c'est-à-dire chacun, est concerné directement, dans sa chair si l'on ose dire.

C'est pourquoi nombre d'élus du Tonnerrois envisagent de démissionner de leurs fonctions et remettre leurs mandats au préfet de l'Yonne si la fermeture se confirme.

À Clamecy, la situation de l'hôpital, déficitaire, est certes plus critique qu'à Tonnerre où les comptes présentés par Frédéric Roussel sont équilibrés. 35 maires ont remis leur démission au préfet et autant d'adjoints sont prêts à faire de même.

On ne peut imaginer ce qui se passera en Tonnerrois si l'affaire tourne mal. Le directeur de l'ARS en dira peut-être davantage, lundi après-midi. Il sera à Tonnerre comme l'avait annoncé en décembre à la salle Polyvalente le député de la circonscription André Villiers.

Les dernières informations font état d'une solution de compromis, donc un peu bancale. Les urgences de nuit ne fermeraient pas à Tonnerre mais un des deux postes de médecin urgentiste serait supprimé et remplacé par un médecin généraliste. Cela ne garantit pas l'avenir pour autant.

À suivre

 

P-J. G.