La cérémonie de bénédiction, lundi en début d'après-midi, à la cathédrale d'Auxerre, avant la crémation

 

 

Un des problèmes de la vieillesse, la vraie, celle qui débute peut-être à 90 ans, est que vos copains ont disparu donc vous vous emmerdez et que le mal vous gagne et vous fait mal partout. C'est ce que confiait Roger Chevalier le père de Jean-Paul, voilà bien des années, à l'approche de la mort, avenue de la Puisaye.

Le professeur de lettres, écrivain, poète, encyclopédiste, jardinier, inépuisable qu'était Paul Camille Dugenne, s'est éteint peu avant sa centième année.

Prisonnier de guerre au camp de Sagan en Silésie, il a vécu au pied de la cathédrale Saint-Étienne, qu'il contemplait à la verticale. Sa bibliothèque est riche de 8 000 livres.

Auteur de quatre grammaires et d'un dictionnaire (7 volumes) généalogique, biographique, historique de l'Yonne (40 000 noms, 13 000 notes), Paul Camille Dugenne était aussi peintre et sculpteur quand le cruciverbiste ne bricolait pas ou ne jardinait pas. Il a écrit ses mémoires ainsi qu'un roman policier.

On ne sait s'il avait encore des copains vivants, sans doute non, venus lui dire au revoir dans la cathédrale Saint-Étienne. Mais il y avait d'anciens élèves et enseignants qui ont témoigné. Ainsi qu'un ancien élève qui a souhaité que sa lettre soit lue.

Sa filleule, la fille de l'ami de Paul Camille exprima avec émotion son affection.

Le fils, Georges, a retracé la vie riche et dense de son père, longuement.

Virginie la petite fille qui est une femme, a évoqué son papy et l'affection qu'elle lui vouait, un papy avec lequel elle a vécu autant qu'avec ses parents habitant dans la même maison à l'étage. Non sans pudeur et sincérité, Virginie a laissé entrevoir comment son grand père, lui exprimait son amour au cours des dernières années.

Pascal le petit fils, trouva les mots et anecdotes souriants décrivant notamment comment le papy masquait ses compliments derrière un sourire malicieux.

Les trois arrières petits enfants lurent ensemble un poème de leur arrière grand père, ode à la vie.

Dominique la belle fille de Paul Camille lut l'épître, lecture du livre de la sagesse (SG2,23 ; 3,3-69), le sens de notre vie.

Georges Dugenne lut enfin un poème de son père sur la maison (*) construite patiemment, entretenue, remplie puis vidée et vide sans doute pour avoir vécu trop longtemps.

P-J. G.

 

 

 

 

(*) Poésie n° 649
de Paul Camille DUGENNE
extraite du recueil « RIEN QU’UN AUTRE JOUR »

 

 

 

 


Paul Camille Dugenne