Ce plan par sa philosophie offre de nombreuses possibilités où peuvent s'inscrire toutes les initiatives. C'est une première depuis 1974 (DR)
 
 
 
Le plan « action cœur de ville » bénéficiera à 222 villes moyennes dont Auxerre et Sens. Il permettra de financer des projets décidés par les communes concernées, visant à relancer leurs centres-villes. Près de 5 milliards d’euros sont mobilisés sur cinq ans par l'État et ses partenaires.
 
L’État est prêt à mettre un milliard d’euros sur la table, la Caisse des dépôts un milliard également, plus 700 millions sous forme de prêts. Action logement 1,5 milliard et l’Agence nationale de l’habitat (Anah) 1,2 milliard.
 
C’est un plan inédit, par sa philosophie, son mode de mise en œuvre et l’ampleur des fonds débloqués.
 
Les villes moyennes, principalement de 30 à 50.000 habitants, concentrent 23 % de la population et 26 % de l'emploi, tout en étant confrontées à d'importantes difficultés sociales. Beaucoup d'entre elles comptent de nombreux locaux commerciaux vacants et voient leur centre se vider après 19 heures.
 
Plan inédit, d’abord, les 222 villes retenues n’ont pas candidaté, mais ont été retenues «en suivant les recommandations de nos partenaires et des préfets ». Ensuite, plutôt que de répartir entre elles l’argent à parts égales, chacune sera aidée en fonction des projets - concrets - dont elles prendront l’initiative.
 
La mise en oeuvre du plan "Action coeur de ville" et son financement seront territorialisés à l’échelle régionale avec un comité régional des financeurs, l’instance qui engagera les moyens et validera les grandes étapes. Ce comité régional d’engagement réunira, autour du préfet de région, les financeurs du programme.
 
Pour le suivi quotidien à l’échelle locale, un comité de projet réunira, autour du maire et du président de l’intercommunalité, la préfecture départementale, la direction territoriale de la Caisse des Dépôts et les autres financeurs. Une certaine marge de manoeuvre, dans le choix des partenaires, est laissée à l’échelon local afin d’élaborer les montages les plus pertinents.
 
Les villes sélectionnées sont invitées à engager dès le printemps 2018 une phase de préparation de leur projet. Il leur est conseillé de recruter un directeur de projet.
La phase de préparation, d’une durée de 1 à 6 mois selon l’avancement du projet de chaque ville, aboutira à la rédaction d’une convention-cadre pluriannuelle structurée de manière générique.
 
Une fois la convention approuvée par le comité régional d’engagement, les maires pourront préciser leur programme dans une phase d’initialisation de la convention. Cette phase pourra durer de 1 à 18 mois, selon le degré d’avancement des diagnostics et des études déjà réalisés. Elle devra déboucher sur un projet détaillé, assorti d’un plan de financement qui fera l’objet d’une approbation par le comité régional d’engagement. Pour ces deux premières phases, les villes pourront faire appel à des moyens d’ingénierie prévus notamment par la Caisse des Dépôts (enveloppe de 50 millions d’euros).
 
5 axes structurants
 
Chaque convention-cadre, élaborée par les villes retenues à l’issue de leur phase de préparation, reposera sur cinq axes structurants :
- De la réhabilitation à la restructuration : vers une offre attractive de l’habitat en centre-ville.
- Favoriser un développement économique et commercial équilibré.
- Développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions.
- Mettre en valeur les formes urbaines, l’espace public et le patrimoine.
- Fournir l’accès aux équipements et services publics.
 
Depuis un an à Auxerre, un vent nouveau semble souffler sur des activités jusqu’alors en souffrance.
 
Elus et commerçants s’accordent pour souligner l’éclaircie. Guy Férez, maire et président de la communauté d’agglomération de l’Auxerrois, se réjouit de cette embellie, mais se refuse à crier victoire. « Les villes moyennes souffrent. Mais il n’y a pas une seule explication aux difficultés rencontrées par les commerces de centre-ville. Les consommateurs veulent des centres commerciaux à proximité, un centre-ville dynamique et le confort du e-commerce. Ils oublient que les maires n’ont pratiquement aucun pouvoir en matière de commerce et que des attitudes comportementales participent à la désaffection de nos cœurs de ville. Nous avons besoin de cohérence. » L’édile ne se résout toutefois pas à l’impuissance.
 
(Avec le Moniteur, la Caisse des Dépôts des Territoires, le Monde, le Courrier des maires)