Ernest-Théodore Valentin DESCHAMPS et James ZHOU (DR)

 

 

Demain, Valenciennes. Il faut en profiter, les enfants, remonter avec constance. On vous demande, oui, de la constance dans un décor qui n’a cessé de changer depuis des années maintenant, comme les reflets sur la moire d’un tissu…

 Coups de théâtre après coups de théâtres, bouffées d’espoir, plongées dans le désespoir, colères : ça ne sert à rien, il faut tenir bon, mais non que dites-vous donc, c’est maintenant qu’il faut soutenir l’AJA, mais enfin elle passe des mains d’un incompétent à celles d’un rêveur, Guy Roux était un Dieu, Guy Roux a fini son temps, c’est la faute à…

 Et pourtant, avouons-le : nous continuons d’espérer. Nous avons tous des « y a qu’à » et « y avait qu’à pas » mais à chaque nouvelle situation, nous accrochons un nouvel espoir. Cette fois, cette fois on va voir.

 L’espoir fait vivre et se tracasser, mais surtout l’espoir… encourage ceux qui en sont les dépositaires, on ne peut le nier. Il faut que l’équipe sente cet espoir, je ne veux pas parler d’une confiance aveugle qui se transformera en cris méprisants en cas d’échec, mais l’espoir qu’on ne peut lâcher, pour rendre le possible … réel. Les efforts porteurs de fruits.

Maintenant… la gestion nouvelle vague du foot – et ici de l’AJA – reste une aventure à rebondissements qu’on ne s’explique pas. Qui déçoit et inquiète les supporters qui n’arrivent plus à y croire.

 Pourquoi pas de grosses recrues, ne seraient-ce que deux ou trois que Monsieur Zhou pourrait facilement offrir à l’équipe ? Il va injecter 10 millions d’euros pour boucler le budget, mais rien pour amener des joueurs de premier plan. Son but était pourtant de faire remonter l’AJA en ligue 1. Mais alors comment ne fait-il pas ce qui nous semble, à nous qui ne sommes pas des gens de business mais de jeu et de fierté, le plus logique ?

Pablo Correa ne peut pas jouer de la baguette magique, il ne peut que faire avec ce qu’il a : améliorer, discipliner, motiver, développer. Mais pas soudainement nous sortir un champion de sa manche ou chapeau d’un gracieux ting ! ting !

 

(D.R.)

 

Et puis voilà qu’on forme des formateurs et joueurs chinois… N’est-ce pas un peu ce qu’on appelle « aller dans tous les sens » ? Non pas que l’AJA doive rester exclusivement française (il faut s’y faire, le chocolat belge devient américain ou fond dans les mains des Qataris, les Champs Élysées appartiennent à de richissimes Africains, bref, qu’on se cramponne ou pas il faudra qu’on l’admette sans s’user en cris inutiles…) mais l’image de l’AJA montre toujours ses origines françaises, et c’est ici qu’elle a grandi jusqu’à la 3D. Sans dire qu’on ne s’intéresse pas aux Chinois – Monsieur Zhou a, il faut quand même le dire, fait un sacré bouche à bouche à l’AJA qui sans lui ne serait plus que trois lettres s’estompant honteusement dans les souvenirs – c’est notre AJA qui nous semble avoir besoin de toute l’énergie nécessaire, ici.

Maintenant, voilà… Monsieur Zhou pense à lui aussi, au retour de son investissement, et au nom qu’il espère s’être fait en Chine lorsqu’en 2030 on y organisera peut-être une Coupe du Monde. On peut le comprendre. Il est un businessman, et d’ailleurs si d’ici là il a remis l’AJA en piste avec panache, on l’applaudira. Nous le savons tous.

 Le sport change de couleur sous l’éclairage de l’argent. On ne peut rien y faire. Ça arrive, et c’est tout. Que l’on s’indigne ne change rien.

 Alors… que nous reste-t-il ? Le spectacle. Observons ce que la gestion étrange pour nous de Monsieur Zhou va faire et défaire. Ce que Pablo Correa et son énergie feront aussi. Et puis notre petite équipe, qui est sur les montagnes russes : ça va bien – ça s’effondre – ça remonte – on va s’écraser au fond.

Il nous reste l’espoir, et bien que tout semble différent, bien qu’on dirait que le passé est vraiment passé… non. Il reste que c’est une équipe qui a mis Auxerre sur la carte du monde entier, et qu’elle a une merveilleuse histoire. Il faut y croire !

 Allez l’AJA !!!

 

                                                                                     Suzanne DEJAER