Cette fois, l'image pieuse vertueuse de Patrick Gendraud homme de consensus et d'ouverture qui n'aime pas le conflit, a volé en éclats ponctuellement. Même s'il devait regretter dix minutes plus tard d'avoir offensé certains.

Au cours d'un débat nourri et vif, sur le renouvellement de la convention triannuelle avec le SDIS, service départemental d'incendie et de secours de l'Yonne (qui a été adopté à la majorité), le président Patrick Gendraud a pris la mouche et s'est élevé avec force contre les affirmations qu'il a jugées mensongères de Nicolas Soret, élu du Jovinien, et président du groupe d'opposition départementale, l'accusant par ailleurs de vouloir monopoliser la parole.

Il est même allé jusqu'à lui reprendre la parole après l'avoir coupé à plusieurs reprises.

L'élu a remballé ses affaires et a quitté la salle, mortifié et indigné.

"Si je ne peux même pas m'exprimer, je pars. J'exposais sereinement des arguments, je n ai manqué de respect à absolument personne, c est pas le genre de la maison. Couper la parole à un président de groupe d'opposition, y a que Balkany qui fait ça.", a déclaré Nicolas Soret à Auxerre Tv.

En 48 ans de journalisme et de suivi des travaux départementaux, c'est la première fois que nous assistons à un tel événement dans l'Yonne.

Au-delà de la péripétie, cet incident traduit et illustre le malaise qui existe dans le pays et surtout l'absence de débat  et de culture du débat, qui fait cruellement défaut en France au profit de simili-débats spectacles tronqués.

 

P-J. G.

 

Nicolas Soret, deuxième en haut à partir de la gauche, ce vendredi matin, avant son départ (DR)