L'augmentation de 25% en 2019 de la redevance d'enlèvement des ordures ménagères a mis le feu aux poudres en Puisaye-Forterre (DR)

 

 

 

Le vent de fronde en Puisaye s'est transformé en révolte et aujourd'hui en insurrection.

Après le positionnement de Charles d'Astorg conseiller communautaire dont le père est maire de Lavau, qui a pointé l'incohérence de cette décision et s'en est démarqué publiquement, une pétition en ligne recueille des centaines de signatures tandis que les pétitions en mairies s'allongent.

Aujourd'hui, le marathon des voeux républicains a commencé dans les communes de Puisaye-Forterre comme partout en France.

Dans le collimateur, l'augmentation de 25% de la redevance d'enlèvement des ordures ménagères qui alimente et enflamme les conversations depuis plus d'un mois, dans un contexte social marqué par le ras-le-bol des taxes et autres pressions fiscales.

Chargés de renouer le dialogue dans un climat social dégradé, les maires, avec leurs conseils municipaux, sont les premiers maillons de l'administration territoriale.

Cela s'est plutôt bien passé à Treigny chez le maire Paulo Da Silva Moreira, candidat malheureux à la députation. L'élu qui a voté contre l'augmentation de la redevance lors du dernier conseil communautaire de Puisaye-Forterre, a expliqué pourquoi d'entrée et le président Saulnier-Arrighi a fait un mea culpa de déficit de pédagogie.

il n'en fut pas de même, samedi, à Mézilles où le maire Daniel Foin, un ancien banquier qui avait voté contre la hausse du budget communataire, a clairement invité les citoyens a signer la pétition remise à l'entrée de la cérémonie des voeux à la mairie, à laquelle participaient notamment le député Guillaume Larrivé et le président de la Communauté de communes de Puisaye-Forterre Jean-Philippe Saulnier-Arrighi. Ce dernier a été conspué et désavoué par le député.

 

"Les Judas"

 

Le maire de Mézilles a annoncé qu'en qualité de conseiller communautaire il avait voté contre cette augmentation de la redevance, avant d'axer son discours sur les dérives de gestion du président à qui il avait donné sa voix pour son élection mais dont il réfutait les modes de gestion et le recours à l'impôt systématique, sans aucune réflexion et analyse de ses équipes, pour trouver des solutions.

Par ailleurs Daniel Foin dit regretter la tournure que prend les événements et qu'il appelait à contester cette décision d'augmentation de la redevance, en plus du non respect de la procédure juridique.

Le député Guillaume Larrivé porta le coup final en indiquant que l'on ne pouvait pas se comporter en girouette politique dans la gestion de la fiscalité car c'était trop grave et trop impactant.

Dimanche soir, le député d'Auxerre-Puisaye a publié un communiqué sur sa page Facebook où il précise les choses en mettant les points sur les i. Et il demande que cette décision d'augmentation de la redevance soit corrigée, dans l'intérêt général. Le député affirme refuser pour la France, comme pour l'Yonne, l'augmentation des taxes et impôts.

Le président Saulnier-Arrighi a quitté la salle en rageant et en pointant les nouveaux "judas", Charles D'Astorg ayant été le premier ainsi qualifié par le président dont tout le monde connaît les sautes d'humeur et les envolées colériques.

Mardi 8 janvier, les maires de Puisaye sont convoqués, à huis clos, par le président qui leur avaient adressé un courrier dès le début de la fronde. À suivre.

 

P-J. G.

 

 

 

Daniel Foin maire de Mézilles (à droite) lors de ses voeux auxquels Jean Philippe Saulnier Arrighi a participé. C'était en 2017 et cela s'était mieux passé... (DR © CHEMALI Solenn )