Patrick Gendraud serait-il un verni ?

On n'a pas vu ça depuis longtemps.

Son premier budget 2018 adopté, sans opposition, une première, serait-il un coup de maître ?

Oui, et non.

En clair, il y a eu plus de recettes que prévu : les droits de mutation sur les transactions immobilières ont rapporté davantage, les dotations de l'État ont été supérieures aux prévisions, la péréquation entre "départements riches et départements pauvres", ayant joué en faveur de l'Yonne qui a perçu plus, et la taxe foncière a rapporté beaucoup plus que prévu.

Dans le même temps, force est de constater que les dépenses ont été contenues, maîtrisées. Bravo à la DGS et à tous les services, même si certains en pâtissent et ne sont pas contents.

Maintenant la question est : que va faire le Département de ces 21 millions d'euros d'excédent budgétaire ?

Hypothèses : racheter une partie des emprunts ..., investir en empruntant moins..., investir dans de nouveaux projets.

Il faut se souvenir que le Département a signé une convention avec l'État où il s'est engagé à ne pas augmenter ses frais de fonctionnement annuel de plus de 1,2. 

Cette convention Macron s'inscrit dans le cadre du maintien du niveau des dotations aux collectivités, après des années de baisse drastique initiée par Nicolas Sarkozy et mise en oeuvre par François Hollande. Dans cette convention, il est prévu que la durée maximum de désendettement était de 12 ans.

Or l'Yonne se situe à 12,5 ans. Il y a donc un effort supplémentaire à consentir pour être dans les clous.

L'ancien président André Villiers ayant été contraint de serrer les vis et d'augmenter le pression fiscale dans l'Yonne, le budget 2018 bénéficie objectivement de cet effort de redressement de finances qui placent l'Yonne en toute fin de queue de tableau en France.

Il reste que le président Patrick Gendraud, son équipe et son administration ont eu le nez creux lorsqu'ils ont bâti le budget 2018.

On attend le budget 2019. Rien ne dit qu'il sera dans la même veine.

 

Pierre-Jules GAYE