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Jean-Marc Nobilo l'héritier novateur
le mercredi 30 décembre 2015, 19:48 - AJA - Lien permanent
Après seulement deux ans et demi, le directeur du centre de formation de l'AJA a obtenu des résultats probants et instauré une nouvelle méthode. L'ancien entraîneur du Havre en Ligue 2, passionné de formation, n'accepte pas qu'un cadre administratif s'immisce dans la politique sportive
Jean-Marc Nobilo, directeur du Centre de formation de l'AJA (DR)
Baptiste Malherbe, amoureux du club depuis gamin, de responsable de la communication arrivé à l'AJA en juin 2006 en provenance de Gueugnon, est monté en grade : directeur délégué adjoint avant d'être écarté l'année de la descente en Ligue 2. Puis directeur général après un passage éclair à Lorient où Guy Cotret est allé le chercher. Il était aussi recruteur en chef jusqu'à l'année dernière puisque c'est lui qui animait la cellule de recrutement. Aujourd'hui la cellule composée de 7 observateurs est coordonnée par JL Escayol et A Pascalou, depuis le mois de novembre 2014 (DR)
Le torchon ne brûle pas encore, mais le conflit entre le directeur du centre de formation et le directeur général de l'AJA, est réel et grave. Le premier regrette publiquement que le second lui mette des bâtons dans les roues au quotidien et "souhaite orienter la formation dans une orientation qui n'est pas conforme à la formation d'une manière générale et encore moins en rapport avec l'histoire de la formation à l'AJA". Et cela dans un contexte concurrentiel de plus en plus difficile.
Ce n'est pas nouveau ni original. Les relations n'ont jamais été faciles d'une manière générale, entre l'administratif et le sportif. La tradition à l'AJA pendant des décennies fut la prééminence du sportif incarnée par Guy Roux, au travers de son statut de manager à l'anglaise car c'est Outre-Manche qu'il a appris les bases du métier.
En clair, Baptiste Malherbe et Jean-Marc Nobilo ne sont pas sur la même longueur d'onde et ce dernier l'a fait savoir par une mise en garde (lire ci-dessous sa déclaration) car il estime que la ligne rouge a été franchie.
On peut dire que deux logiques s'affrontent. L'une administrative et gestionnaire, l'autre sportive.
L'enjeu : Malherbe (autrement dit Cotret et le conseil d'administration de la SAOS) souhaite réduire le budget du centre de formation de 4, 5 millions environ à 2,5, la saison prochaine, au cas où l'AJA ne monterait pas en Ligue 1. Ce qui impliquerait de revoir toute l'organisation, de réduire les effectifs de joueurs enrôlés au centre de formation et l'encadrement.
Baptiste Malherbe afirme agir dans l'untérêt supérieur du club et avec l'assentiment du Président et des membres du conseil d'administration. "Tout le monde connaît les difficultés financières de l'AJA et des baisses du budget actuel et à venir."
Ils sont environ 65-70 jeunes actuellement au centre de formation de l'AJA. Ils furent 90 à l'époque de Bernard David. Aujourd'hui, Baptise Malherbe veut amputer l'effectif de 22 joueurs au prétexte qu'il y aurait donc trop de joueurs au centre de formation et notamment chez les 16-17. Ils sont en effet 35.
Jean-Marc Nobilo qui a instauré une nouvelle méthode, plus scientifique, de travail et d'évaluation permanente, fonctionne avec des groupes larges, permettant des entraînements qualitatifs avec le staff (préparateur physique, entraîneur des gardiens, entraîneurs des 19 et 17). Cela permet la mise en place d'ateliers de travail (2 ou 3) et favorise la mixité des âges et gabarits dans des confrontations à thème.
La réforme voulue par celui que Nobilo nomme et qualifie de "cadre administratif", si elle s'applique, fera voler en éclats l'édifice construit.
Nobilo le premier choix de Cotret
Successeur de Rafaël Gueirreiro dans des conditions difficiles, Jean-Marc Nobilo, formateur de toujours et ex-entraîneur du Havre en Ligue 2, a été débauché par Guy Cotret dont ce fut le premier acte fondateur après son arrivée à la présidence du club sauvé du dépôt de bilan par un financier Emmanuel Limido.
En deux années, Nobilo a obtenu des résultats objectifs incontestables et inespérés vu le contexte.
La première année, il a maintenu l'équipe B de l'AJA en CFA 2 et a remporté la Coupe Gambardella avec son staff, bien sûr, et les éducateurs qui ont formé cette jeune génération de talents, avec mention à Daniel Duroir qui a eu ces jeunes en 13 et 15.
La deuxième année, il a fait monter l'équipe B en CFA. Et a développé des liens forts avec Jean-Luc Vannuchi assurant une parfaite entente et courroie de transmission entre l'élite du centre de formation et le groupe pro.
Cette troisième année, le maintien de l'équipe B en CFA est en bonne voie après un début de saison remarquable et inattendu dans un groupe difficile avec de grosses écuries. Par ailleurs toutes les équipes de jeunes sont en haut de tableau, le pompon étant tenu par les - 17 ans (U 17) de Jérémy Spender leaders de leur championnat, une cuvée qui promet. Ce n'est pas rien. Idem pour les -15 entraînés par David Vandenbossche.
Guy Cotret a toujours affirmé sa plus totale confiance dans celui qu'il est allé chercher.
Pourtant, depuis un certain temps, les signes négatifs s'accumulent au Centre de formation de l'AJA dont tout le monde s'accorde pour dire qu'il a été et est surdimensionné (un investissement de 9 millions d'euros financés aux 3/4 par les collectivités)
D'abord, la cession de la direction et de la gestion des études à une société privée parisienne, spécialisée en cours par correspondance. Elle a vite jeté l'éponge. La pyramide, les Ferreri, Boli, Cantona, Dutuel, c'était une autre époque.
Depuis la rentrée de septembre 2015, tous les joueurs-élèves sont scolarisés au collège-lycée Saint-Joseph. Retour dans le public (même si St-Jo relève du privé et du patro au travers du père Joël Rignault). Il faut savoir qu'une alternative existait : le collège Paul-Bert en face de l'AJA et le lycée Fourier qui s'engageait à fournir les professeurs. Aujourd'hui, les jeunes scolarisés à Saint-Jo qui avait la préférence du père Joël Rignault dépositaire des valeurs de l'Abbé-Deschamps, passent 50 minutes par jour dans les cars, autant de temps perdu.
Objectivement, les cours dispensés à Saint-Jo dont le proviseur est un grand afficionado de l'AJA, ont profondément modifié la façon d'entraîner au centre de formation.
Les conditions d'entraînement ont régressé et sont désormais du même ordre que le sport-études de Fourier du point de vue des horaires d'entraînement. Le mardi au lieu de s'entraîner à 10 heures, les joueurs s'entraînent à midi et déjeunent à 14 heures, puis s'entraînent à nouveau à 15h30, obligés parfois d'aller sur le synthétique pour profiter de l'éclairage. Nous n'allons pas ici évoquer le jeudi (10h-11h30) propulsé à 16h30 non plus que le vendredi où à St Jo on bosse à fond jusqu'à 13 heures avant de partir en week end.
À quoi sert de se doter d'un outil extraordinaire d'entraînement (et de le vanter pour le vendre) si ce n'est pas pour en profiter ...?
Ensuite la non réalisation de projets voulus par Emmanuel Limido, à savoir la mise en place d'un système d'offres de prestations de formation de joueurs, de cadres et d'entraîneurs.
Fabrice Hérault, premier directeur général de l'ère Limido, viré par Guy Cotret parce qu'il a estimé qu'il emmenait le club dans le mur car il ne prenait pas les décisions utiles de réductions des coûts, a été missionné par Emmanuel Limido à l'international afin de nouer les contacts utiles et "vendre" l'AJ Auxerre en terme de prestations et pourquoi pas au-delà : vente du club. C'est en cours.
Le rang du Centre de formation en jeu
L'avocat administrateur de la SAOS AJA, Jean-Luc Michaud, représentant Corinne Limido en phase de succession après le décès de son mari, a réussi à expliquer, dernièrement, dans une même interview au quotidien local, une chose et son contraire : il y a 12 touches d'acheteurs intéressés... mais il ne veut pas vendre, ce n'est pas l'objectif. Comprenne qui pourra.
Et puis, un kinésithérapeute a quitté l'AJA au centre de formation pour convenance personnelle. Or pas question de le remplacer (économie oblige).
Reste Darras à 2/3 temps. Il se trouve que le classement des centres de formation dont se vante l'AJA car elle figure encore en bonne position au top, dépend de critères objectifs d'équipement, d'encadrement et de résultats obtenus. Or un des critères est qu'il faut un kiné à plein temps.
Dans le même ordre d'idée, un autre sujet de préoccupation est la nécessité d'avoir deux formateurs. Nobilo et Turpin ont le titre. Or Turpin prend sa retraite à la fin de l'année. Yohann Radet devrait décrocher son diplôme prochainement. Et Spender, un homme qui a une capacité de vision club, devrait suivre l'année prochaine.
Si Nobilo quitte l'AJA, avant le terme de son contrat qui court sur quatre ans (Juin 2013-Juin 2017), il manquerait un formateur. Pas grave direz-vous. Sauf que dans les critères de classement des centres de formation, cela compte. Autrement dit, l'AJA de centre de premier choix catégorie 1A, pourrait rapidement dégringoler en catégorie 2 ou catégorie 3. L'enjeu ? Le classement national, les subventions, les droits (plus de candidats joueurs).
Enfin, il faut savoir que TOUS les entraîneurs du centre de formation de l'AJA sont en fin de contrat et pas un seul d'entre eux n'a été contacté par Guy Cotret président de l'AJA. Seul Jean-Marc Nobilo a un contrat qui court cette année et l'année prochaine.
Pas sûr. Nobilo n'est jamais resté longtemps dans un club. S'il devait avoir un point faible, ce serait celui-là.
Or pour constuire la durée et la stabilité sont des piliers indispensables. Les remises en cause permanentes avec changement de règles du jeu au gré des circonstances ne sont pas favorables. La formation, ADN de l'AJA est-elle entrain de muter génétiquement ?
Pierre-Jules GAYE
Extrait d'une coupure de l'Yonne républicaine du samedi 26 décembre en page sportive (DR)
Commentaires
La plus mauvaise nouvelle de la saison pour Auxerre
Si c'est confirmé, l'AJA se séparera d'un grand monsieur du football pour garder des incompétents de financiers.
Quoiqu'on en dise et qu'on en pense, Monsieur NOBILO a réalisé avec son équipe un travail extraordinaire et on va le laisser partir exercer ses talents ailleurs parce que je ne doute pas qu'il trouve rapidement un club qui l'accueille les bras ouverts.
Quelle tristesse de voir l'AJA jeter tous ses fondamentaux à la poubelle.
L'AJA avait-elle besoin de loges, d'écrans géants qui ont coûté certainement très cher pour un club de L2? Les questions méritent d'être posées.
L'ADN de l'AJA c'est la formation et rien d'autre, dommage que l'on n'est pas su monnayer nos joueurs issus du centre comme le faisait si bien Guy ROUX et son équipe.
Il faut reconnaître que J.M. Nobilo a obtenu d'excellents résultats avec le centre de formation de l'AJA .
Par contre il faut aussi reconnaître que l'AJA n'a pas su récupérer l'argent investi dans cette formation.
Pourquoi les jeunes pros formés par l'AJA ne rapportent-ils rien au club? Qui est chargé de "les vendre"?
Désolé de me répéter, mais faut mourir pour renaitre. C'est tellement difficile pour un club structuré de grimper en L1, croire à cette édifice en ruine reprendre pied, c'est une utopie qu'i faut mettre de coté. L'AJA dans ce quelle a était, ne peut plus se renouveler. Tout a changé, le recrutement, les staffs, le public, l'état d'esprit du Foot, les affaires de la fédé, de l'UEFA, de la FIFA . C'était une époque. Aujourd'hui faut mettre sur la table un budget gigantesque pour exister en L1, une envergure énorme pour se maintenir, rentrer dans un système avec un état d'esprit qui sent trop le fric. Regarder l'écart innommable entre un PSG / Qatar, et la queue du classement. Le groupe de L1, ne ressemble plus à une compétition sportive, mais surement à un amalgame de financeurs, une formation d'entraineurs trop payés, et d'un public qui ne peut plus y croire. N'est-ce pas la fin d'un sport, la fin d'un rêve...
Le centre de formation est une composante de la politique de l'AJA, sachant que tout s'emboîte dans une recherche permanente de cohérence.
Au cours des deux dernières années, et demi, inauguration du nouveau bâtiment du centre de formation, montée en CFA, victoire en Coupe Gambardella, signature de 15 premiers contrats pro, finale de la Coupe de France, nouvelle compétitivité quoi qu'on en dise, de l'équipe fanion, pose d'écrans géants dans le stade qui a reçu une nouvelle homologation, constructions d'une dizaine de loges qui sont quasiment terminées, développement de revenus annexes marketing malgré la crise ...
En parallèle, on opposera le résultat zéro de chez zéro sous forme d'espèces sonnantes et trébuchantes des explorations extérieures menées par l'équipe Limido et Fabrice Hérault. En deux ans, rien n'a été apporté.
Conclusion provisoire : l'AJA qui avance, avance sauf à monter en première division qui lui amènerait un apport assuré de 20 millions d'euros, vers une impasse budgétaire et sportive.
La communication est forcément brouillée du fait que le propriétaire doit vendre assez rapidement, et que tous les efforts actuels pourraient en cas de cession être remis en cause par la vision et la politique d'un nouveau propriétaire.
Dans ce contexte, le propos du président Cotret est très relatif pour ne pas dire non crédible.
L'absence de visibilité handicape objectivement tous les secteurs du club et tous les salariés.
Ill est difficile d'être ambitieux dans ce contexte et d'y croire.
Tout le monde attend un miracle sur le terrain, à savoir une place sur le podium qui signifierait l'accession et le retour en Ligue 1. On peut rêver. Il faut rêver ...
Effectivement. Peut-être faudrait-il savoir pourquoi Monsieur Nobilo qui obtient des résultats probants rapidement, ne s'attache pas à un club, puisque semble-t-il, il n'a jamais fait plus de 36 mois dans un club ?
A-t-il l'intention de rester à Auxerre pour construire encore ? Ou bine cédera-t-il cette fois aux sirènes de Marseille qui a cherché à le débaucher à la fin de lla saison dernière ... Il avait alors refusé sachant qu'il était sous contrat et qu'un contrat cela se respecte.
Effectivement. Peut-être faudrait-il savoir pourquoi Monsieur Nobilo qui obtient des résultats probants rapidement, ne s'attache pas à un club, puisque semble-t-il, il n'a jamais fait plus de 36 mois dans un club ?
A-t-il l'intention de rester à Auxerre pour construire encore ? Ou bine cédera-t-il cette fois aux sirènes de Marseille qui a cherché à le débaucher à la fin de lla saison dernière ... Il avait alors refusé sachant qu'il était sous contrat et qu'un contrat cela se respecte.
Que M. Nobilo se rassure : travailler mieux avec moins d'argent c'est possible ! On appelle cela faire preuve d'efficience et beaucoup de français y sont arrivés depuis 2008... En revanche je ne connais personne qui ait résolu ce genre de problème en venant pleurer dans les journaux. Allez au travail !!
L'art du recrutement avec un budget qui se resserre d'année en année est un vrai métier. Les efforts communs de l'entraineur et de l'administratif donnent un résultat qui n'est pas si mal et qui a évité la catastrophe. Evidemment si nous étions au PSG avec moyens illimités ce serait une autre histoire !!
Nobilo est peut être "de l'extérieur" mais on ne peut pas contester son bilan.
Ce n'est pas parce qu'une personne n'est pas à l'AJA depuis 20 ans qu'elle n'est pas compétente ou qu'elle ne peut pas apporter sa pierre à l'édifice.
Que des anciens du club s'investissent, pourquoi pas. Mais encore faut-il qu'ils apportent quelque chose. Si c'est juste pour empiler des noms d'anciens dans un organigramme, cela ne sert à rien.
C'est bien avec un ancien de la maison à la présidence que l'AJA est descendue en Ligue 2 ...
chers lecteurs vous savez tous que sans veritable patron au club tous les jours que chacun fait ce qu il veut... donc encore une preuve avec ces deux hommes venus de l exterieur alors que certains ex joueurs sains et serieux auraient pu etre en place mais ....
Ce qui serait intéressant c'est de savoir si, depuis 7 ou 8 ans, le responsable du recrutement est le même ou bien s'ils sont plusieurs à avoir oeuvré.
Au moins on saurait s'il y a un ou plusieurs responsables successifs ...
C'est vrai que les mauvais recrutements ont surtout débuté lors de l'ère Fernandez, ce que je voulais dire c'est que ces erreurs de casting se sont considérablement accélérées ces 2 dernières années, et il est regrettable qu'on ne tienne personne responsable de ces échecs.
Tout à fait d'accord avec Zioum.
@Daniel : vous êtes gentil avec le club en disant qu'il n'y a des erreurs de casting dans le recrutement que depuis 2 ans.
Sous l'ère J. Fernandez, il y a eu pas mal d'arrivées et de départs improbables de joueurs inconnus dont on ne sait même pas ce qu'ils sont devenus !
En dehors de quelques recrutements judicieux par ci par là , il y a depuis 7 ou 8 ans des mauvais choix dans ce domaine. La descente et les problèmes financiers du club en sont en partie la conséquence d'ailleurs.
Travailler dans la sérénité, c'est comme ça qu'on y arrive. Apparemment, c'est bien parti !!!!
On peut dire que JM Nobilo a fait ses preuves depuis son arrivée à l'AJA avec d'excellents résultats!!
On se croirait dans les années 80-90-00 où toutes nos équipes-jeunes étaient en tête de leur groupe.
J'aimerais pouvoir avoir le même jugement de B.Malherbe, mais est loin du compte. Très loin même!
Peut-on qualifier de compétent un recruteur en chef qui multiplie les recrutements inutiles?
L'AJA n'a fait autant d'erreurs de casting que depuis 2 ans, du jamais vu à Auxerre.
Et celui-ci voudrait aussi gérer le domaine de la formation??? Dites-moi que je rêve!