La cour d'appel de Paris a décidé d'homologuer, au mois de décembre 2007, le plan de cession partiel de la société des domaines et de l'Espérance de Marc Meneau. La liquidation judiciaire avait été pronocée par le tribunal d'Auxerre, en janvier 2007, en raison d'un passif de 8 millions d'euros. S'il doit se séparer du golf de Roncemay, le chef cuisinier étoilé de Saint-Père dans l'Avallonnais, sauve l'œuvre de sa vie, son restaurant l'Espérance.

La cour d'appel a approuvé le rachat du complexe de golf et d'hôtellerie-restauration du Roncemay dans le Jovinien par la société danoise Firstline Estates, tout en écartant la proposition du groupe irlandais O'Driscoll qui présentait moins de garanties.
Le propriétaire du golf de Vauguard à Montargis (Loiret), la société danoise Firstline Estates doit développer un important projet immobilier sur le site de Roncemay avec la création, d'ici deux à trois ans, d'un complexe de plus de 200 couchages, composé de pavillons, d'appartements et d'un complexe hôtellier. Le groupe danois a aussi investi dans de nombreux villages vacances en grèce et dans le sud de l'Europe de l'est.

Les nouveaux dirigeants ont pris possession du Roncemay, dès le jugement de la cour. Le personnel en place est repris. La continuté est donc assurée. Depuis l'annonce de la reprise par des professionnels, la fréquentation du golf s'est soudain accrue en plein hiver. Les golfeurs, inquiets, attendaient depuis longtemps de nouvelles perspectives.
Cette cession partielle a permis à Marc Meneau de régler ses dettes et de sauver son restaurant en ramenant le passif résiduel de 8 à 4,7 millions d'euros, sachant que le principal créancier, la société des Domaines de François Schneider, a accetpé de repousser dans dix ans le paiement de la créance de 2,5 millions d'euros qu'elle détient. Cela a pour effet de ramener, dans l'immédiat, le passif à 2,2 millions d'euros.

Les infortunes de François Schneider

Les autres créanciers seront indemnisés soit à hauteur de 10% par an (sur dix ans) du montant de leur créance ou de 30% immédiatement avec abandon du reste, selon le choix qu'ils avaient opéré à la veille du dépôt du plan de redressement et qui fut refusé par le tribunal de commerce d'Auxerre, en janvier 2007 qui prononça la liquidation. C'est ce plan de redressement initial qui est aujourd'hui en vigueur, malgré la modification du périmètre du patrimoine du fait de la cession d'une partie de ce dernier.

La cession assure également la pérénnisation du golf construit par l'industriel, François Schneider, à la fin des années 80, un golf qui connut des heures fastes sur le plan sportif de 1990 à 1996. Le bâtisseur Jovinien ( Auditoriums de Joinville, Wattwiller, La Novella, la Fondation eponyme, entre autres) aura réussi à parvenir à ses fins, sans jamais renoncer, après treize années de vicissitudes, après avoir beaucoup investi, essuyé nombre d'ardoises et connu diverses infortunes. 

Son coup de génie, qu'il paye au prix fort, fut de réunir le Roncemay et  l'Espérance, en difficulté, pour en faire une entité juridique. Le Roncemay ne se serait sans doute jamais vendu dans de telles conditions sans ce portage, et l'Espérance serait restée au fond de la boîte de Pandore. 

Les quelques 300 Icaunais actionnaires au départ de la construction du golf qui ont perdu leur mise lors de la restructuration liée aux déficits d'exploitation répétés, n'auront pas tout perdu. En filigrane, ils auront eux aussi oeuvré pour la pérénnisation d'un domaine, unanimement considéré comme magnifique, puisque c'était l'objet de la création de ce golf.

C'est, au final, tout bénéfice pour l'Yonne dont la vocation touristique semble se trouver confortée. Reste à voir comment les Danois vont gérer et développer le golf.