LA CITE
Projet d'aménagement de la place de l'Arquebuse : cacophonie sur l'accord des Bâtiments de France
le mardi 05 février 2013, 20:47 - LA CITE - Lien permanent
Le maire a affirmé avoir reçu une lettre du préfet avec l'accord des Bâtiments de France, la présidente de l'association de sauvegarde soutient qu'il n'y avait pas d'accord des Bâtiments de France
La Maison de l'Arquebuse, monument historique classé en 1947 (DR)
Guy Férez se souviendra de la réunion du conseil de quartier du centre ville, lundi soir, à l'abbaye saint-Germain. Il a annoncé qu'il avait reçu une lettre du préfet de l'Yonne avec l'accord des Bâtiments de France sur le projet d'aménagement de la place de l'Arquebuse. Cette question avait été posée à la suite de la présentation du projet sans avoir véritablement reçu une réponse claire.
Pourquoi l'accord de l'achitecte des Bâtiments de France ? Parce que la maison de l'Arquebuse est un monument classé et que la compétence de la direction des Bâtiments de France comporte, entre autres, la gestion des espaces protégés aux abords des monuments historiques et les secteurs sauvegardés.
Lors du conseil municipal du 20 décembre 2012 (voir l'intégrale en video sur AUXERRETV), la question avait été posée. Le maire avait hésité et Jean-Paul Rousseau, adjoint aux travaux, avait répondu oui. Sur quoi le maire avait enchaîné en disant : "Je vais peut-être vous surprendre mais l'architecte voulait qu'on monte plus haut... Il a aussi reconnu la cohérence du projet. Voilà la réalité".
Aussi quelle ne fut pas la surprise générale dans la salle pleine à craquer de l'abbaye saint-Germain, lundi soir, lorsqu'après que le maire eut affirmé, avoir reçu une lettre du préfet avec l'accord des Bâtiments de France, Nicole Nouaille, présidente de l'association "Sauvegarde et avenir d'Auxerre", du fond de la salle, s'inscivit en faux contre cette affirmation.
"Ça tombe bien, Monsieur le maire car je sors des Bâtiments de France où j'ai rencontré le directeur qui m'a affirmé qu'il n'y avait pas d'accord des Bâtiments de France, malgré les propos tenus par le maire lors du conseil municipal du 20 décembre. Il m'a autorisée à faire part de ses propos en public. En outre, il a ajouté que les Bâtiments de France ont demandé qu'on leur communique l'étude patrimoniale et d'urbanisme ainsi que l'étude de marché, mais il n'a toujours pas eu de réponse...". (voir l'intégrale du débat en video sur AUXERRETV)
Démocratie et rouages démocratiques
Guy Férez, a indiqué que la commission des sites avait donné son accord. Or les Bâtiments de France sont partie prenante de la commission des sites. Le maire a cru aussi devoir s'étonner que "l'ultra libérale" Madame Nouaille, (commerçante Ndlr) s'oppose à un tel projet de promoteur privé. Une réflexion en forme de pique qui eut le don de faire sortir la présidente de ses gongs car elle refuse "la politisation" du dossier.
Au-delà de ce débat de démocratie participative, initiée, avec bonheur et une efficacité certaine, par l'équipe municipale au pouvoir depuis 2001, le citoyen de base peut se demander si la vraie pratique de la démocratie n'implique pas, aussi (et surtout), de connaître les rouages des institutions et lois de la République.
Quelles sont les attributions et pouvoirs de la commission des sites ? Comment fonctionnent les Bâtments de France ? Quelle est la procédure publique à respecter lorsqu'une collectivité initie un tel projet qui n'est en aucun cas un projet de partenariat public-privé (trop désavantageux), comme l'a expliqué le maire d'Auxerre ? Quand les avis requis et prévus par la loi interviennent-ils définitivement et sont-ils opposables aux tiers ?
Derrière le jeu de cache-cache et de séduction pour convaincre, en attendant les échéances, le vrai débat devrait pouvoir s'inscrire dans la réalité et non sur un échiquier à enjeu politique. Guy Férez (trop ?) sûr de sa méthode, a affirmé que le référendum demandé par des citoyens sur le projet d'aménagement de l'Arquebuse aurait lieu aux élections municipales de 2014. Dommage car l'Arquebuse mérite mieux qu'un simple vote, un coup de fusil à un seul coup. Une arqebusade quoi.
La course aux parkings
Il reste que l'on ne peut écarter l'interrogation, la question de fond. Depuis des années, des décennies, les maires d'Auxerre courent après les places de parking pour servir une cité à l'architecture du Moyen-Âge. Aucun, à droite comme à gauche et au centre, n'a jamais eu la perspicacité ou le courage de creuser au centre, c'est-à-dire sous la place des Cordeliers, comme l'ont fait nombre d'autres villes. Au centre de la cité.
Là ne serait-il pas le ratage initial? Là ne résiderait-elle pas, la faute initiale ? Le péché capital ? Quant on connaît l'audace et l'indépendance d'esprit de Jean-Pierre Soisson, qui est profondément croyant, on se dit que seul un archevêque ou un évêque a pu le dissuader de creuser. A moins que ce ne soit les morts du cimetière situé sous la place, autour de l'ancienne abbaye.
Que dire de l'accord secret qui aurait existé entre l'abbé Deschamps et aurait fait promettre au jeune premier Jean-Pierre Soisson candidat à la mairie, de faire abattre le marché couvert s'il tenait à être élu, afin de dégager la perspective de la cathédrale en rasant le symbole vivant de la séparation des églises et de l'État, où le petit père Émile Combes prononça son discours fameux ? On sait que Jean Moreau l'ancien maire et ministre industriel respecté, détestait Soisson dont il a dit qu'il lui manquerait toujours 10 ans et 10 cm. Moreau l'industriel auxerrois noble, contre le vulgaire fils de commerçant Soisson.
L'élection du jeune JPS dans ces conditions fut un exploit.
P-J. G.
Le rôle de l'architecte des Bâtiments de France
Jean-Pierre Mayot, 40 ans, a pris ses fonctions d'architecte des bâtiments de France au pavillon de l’Arquebuse, à Auxerre, au mois de septembre 2012. Il est tenu à l'obligation de réserve, comme tout fonctionnaire.
Jusque-là architecte des bâtiments de France adjoint dans la Manche, Jean-Pierre Mayot, à la tête du service territorial de l’architecture et du patrimoine, supervisera les déclarations préalables de travaux pour les privés et les collectivités ; la gestion des espaces protégés aux abords des monuments historiques et les secteurs sauvegardés.
Architecte salarié puis libéral avant de passer le concours des architectes des bâtiments de France, Jean-Pierre Mayot veut faire passer son amour des vieilles pierres, du savoir-faire architecturale.
L'Arquebuse classée monument historique en 1947
La société des chevaliers de l’arquebuse d’Auxerre fit construire ce pavillon en 1735, à ses frais. Monsieur Guilbert-Latour en fut l’architecte. La salle haute renfermait plus de deux cents portraits des rois de France, ducs et duchesses de Bourgogne et autres personnages marquants. Cette collection fut détruite pendant la révolution. Le pavillon devint bien national. Il fut rétrocédé à la ville en 1797. On y organisa les fêtes nationales, les banquets de la garde nationale. A l'occasion de la visite de Napoléon III, le 6 mai 1866, l’Arquebuse et son esplanade, richement décorées, servirent de cadre à une cérémonie exceptionnelle. Ce bâtiment fut classé monument historique en 1947. Il abrite aujourd’hui certains services des archives départementales et la direction des Bâtiments de France.
CONTEXTE HISTORIQUE // Les compagnies de l’arc, de l’arbalète, de l’arquebuse, institutions militaires et bourgeoises, nées des libertés urbaines du Moyen Âge, découlent de la nécessité de se défendre par ses propres moyens. Leurs membres se recrutent par volontariat et cooptation. Au 18e siècle, ces compagnies subsistent mais ont surtout un rôle d’exercices et de jeux militaires. Chaque année, leurs membres s’affrontent publiquement au tir à l’oiseau. Le gagnant était exempté d’impôts pendant un an. Le concours était accompagné de processions publiques et de cérémonies religieuses. Tous les membres ne tiraient pas car, souvent, le but recherché par l’appartenance à une compagnie était surtout la reconnaissance d’une situation sociale. Ces jeux ont été supprimés en 1793. (Source : "Les jeux militaires au 18e siècle, une forme de sociabilité urbaine négligée". Christine Lamarre.)
Commentaires
Petite question à Auxerre TV qui semble être parfaitement informé de tout ce qui se passe et se dit à Auxerre : Le nombre impressionnant de chantiers (du plus petit au plus grand) qui se sont développés à Auxerre, auxquels il faut ajouter les projets prèts à sortir des "cartons", représente , sans nul doute, un coùt exorbitant que supportent et supporteront pendant encore longtemps les contribuables. La situation économique de la France est catastrophique et le nombre de chômeurs augmente terriblement jour après jour avec la diminution det leur pouvoir d'achat donc celui des industriels , artisans et commerçants. Alors , pourquoi le Maire d'Auxerre lance-t-il tant de projets financés par la fiscalité locale de plus en plus lourde à supporter ? L'Etat prône la réduction des dépenses, le Maire d'Auxerre en applique l'augmentation (quand bien même celà correspondrait à des projets intéressants mais à étaler dans le temps). Le dialogue et la concertation avec la population lors des Assemblées de quartiers ne sont-ils que des leurres à partir du moment où le Maire maintient ce qu'il a décidé de faire aggravant, ainsi, un peu plus l'endettement de la ville ? J'aimerais me tromper. C'est pourquoi je sollicite "humblement" Auxerre TV afin de connaître l'endettement réel de notre bonne ville d'Auxerre et son positionnement par rapport aux villes similaires.
Pardon d'avoir été cacophonique dans ma dernière phrase, il fallait lire : La décision revient aux élus municipaux.
Trop long, j’en suis désolé…
Avant tout sur la forme, il faut remercier la municipalité à l’attachement qu’elle porte dans l’organisation des réunions de quartier, tout comme AuxerreTV pour la retransmission générale des débats. On sent monter dans la ville, un changement dans la démocratie participative par la création de l’association nouvelle pour la sauvegarde et l’avenir d’Auxerre. Une chance inouïe pour la municipalité à voir enfin surgir la voix des habitants qu’il faudra respecter dans ce qu’elle apporte, enrichie, dans un partage d'exercice du pouvoir de la municipalité. Partage, fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision dans la politique de gestion de la cité. Voir un citoyen proposer un référendum sur le projet de l’Arquebuse, mérite une grande attention. Qu’en est-il dans l’esprit de cette proposition ? C’est bien une réponse à ce que ce Monsieur se voit empêcher à se prononcer sur cette opération de grande envergure mettant en jeu l’avenir de la ville. Le premier magistrat dans sa réponse renvoyant ce Monsieur aux prochaines municipales, tout en signalant le peu d’intérêt politique qu’il porte sur le projet, montrant le flou persistant de cette affaire.
Aujourd’hui nous sommes devant une opération décidée, programmée par la municipalité, dont la concertation de bon sens n’a pas eu lieu, ou seule une information auprès des commerçants fut divulguée fin décembre dont on connait la rétorque de MME la présidente des commerçants du marché et ensuite, la création de l’association de sauvegarde et avenir d’Auxerre. Le premier magistrat dans son allocution sur la démocratie participative, met en opposition le concept politique de démocratie participative avec celui de la démocratie représentative. Il convient d’admettre que la démocratie participative, s'est développée dans le contexte d'une interrogation croissante sur les limites de la démocratie représentative, du fait majoritaire, de la professionnalisation du politique et de l'« omniscience des experts ». Ainsi s'est affirmé l'impératif de mettre à la disposition des citoyens les moyens de débattre, d'exprimer leur avis et de peser dans les décisions qui les concernent…
Sans entrer dans plus d’illogisme dans l’action municipale, certainement revenant en grande part aux manquements citoyens (peu ou pas d’associations de protection des valeurs communales) dans le cadre de la participation à l’élaboration des documents d’urbanisme PLU, Intercommunalité, Scot…,nous sommes là dans une stratégie d’aménagement de la place de l’arquebuse. Comme cela fut dit, cette place de tradition rurale, fortement implanté dans l’histoire de la ville, dans la qualité du paysage, de la qualité du patrimoine de la ville, montre un premier aménagement urbain complètement désuet d’après les dires du premier magistrat laissant entendre que l’initiateur de cet aménagement désavouait tout autant le déplacement du marché.
Une étape importante pour la municipalité prend naissance, celle de mettre en œuvre une démarche de communication, d’information communale sur la vie de la citée. Comment construire, former, informer à la prospective d’urbanisme une démarche d’échanges citoyens la ville toute entière!
N’est-pas par l’étape du PLU (document mis en ligne web par la ville dans la rubrique urbanisme) étant le document de référence vieillissant (bientôt 10 ans) mais vivant, que la première rencontre constructives pourrait commencer ? Cela pour évoquer l’ensemble des besoins citoyens existants et à venir pour expliquer la prospective, remettre sur le métier le besoin d’un vrai marché couvert et parkings, peut-être en lieu et place des anciennes halles Baltard, envisager un pôle culture peut-être en lieu et place du marché couvert regroupant le musée municipal semi enterré, l’école de musique, d’art dramatique, de beaux-arts, salles de spectacles, de concerts, de cinéma…Voilà un ensemble d’idées à construire, à partir d’espaces réservés à l’échelle du Plu, économiquement programmé dans le temps bien entendu à partir d’un ensemble d’études préalables, de faisabilités…
En fait remettre en œuvre une démarche d’urbanisme d’ensemble dans l’hypothèse d’une révision du PLU tenant compte de la volonté des habitants à participer activement à l’élaboration des documents, dans une solidarité communale en dehors des débordements politiques inutiles comme ça a toujours ici, été le cas. . Enfin ne plus précipiter l'évolution naturelle des besoins de développement tout en l'envisageant pour un futur proche. La décision est dépends aux élus municipaux.
pour le problème des parkings heu moi je pense que c'est plutôt lié aussi au fait que les Auxerrois et moi le premier d'ailleurs ont des mauvaises habitudes depuis des années à ce sujet, prendre sa voiture et se garer au plus prés de sa boulangerie, de sa boutique, de son resto, de son administration, en gros à tout prix place des cordeliers o coeur de la ville, voila la mentalité de la plupart des Auxerrois je pense lol... à Paris on est capable de faire 5kms dans la journée pour aller d'un point à un autre mais pas à Auxerre voila le souci !! la dernière fois que je suis allé au marché de l'arquebuse, à la fin j'ai fait exactement ce que M. le maire a remarqué, c'est-à -dire qu'aprés ma ballade au marché je suis allé dans la rue du temple, puis au monoprix etc en résumé j'ai participé aussi au commerce du coeur de ville sans m'en rendre compte... comme quoi c'est pas qu'une mauvaise idée ce nouveau projet qui pourrai apporter aussi les flux de l'arquebuse pfff... pk tant de critiques, d'oppositions au changement, aux nouveaux projets, enfin chacun son point de vue !! signé un Auxerrois pas réticent au projet de l'arquebuse...
Qui ment ?
Qui veut protéger cette belle place de l'Arquebuse qui mérite d'être "enjolivée", un peu plus...attirante, valorisante....distrayante....siège d'un peu plus d'animations où les auxerrois et visiteurs prendraient plaisir à s'y retrouver ? Pourquoi ne pas la transformer en un parc ou jardin et non pas en un lieu commercial alors que tant de boutiques du coeur de ville sont en attente de repreneurs ?
Bref, pourquoi ne pas envisager d'en faire un lieu festif tout en maintenant le marché du mardi et vendredi valorisé ?
Il faut un projet qui rassemble les auxerrois et non pas le projet diviseur qui soulève tant de contestations !