Bien sûr la charge de travail, les conditions de ce travail, les salaires, ces questions récurrentes ne sont pas absentes de la colère exprimée par les "hommes du feu et des secours aux personnes", mais ce qui revient comme un leitmotiv, c'est l'absence de dialogue avec les "chefs", les responsables. Il y a comme un peu de non dit quand on essaye d'aborder au fond les racines de ce mécontentement. Il y a une réticence à confier à la caméra ou au micro ce que l'on vous glisse à l'oreille.

Certes le dialogue avec les responsables élus du SDIS, son Président, serait insuffisant ou de mauvaise qualité, pourtant au sortir de la Préfecture la délégation reconnaît que le dialogue a été "très fructueux, détendu". On a presque l'impression que le vrai problème se situe ailleurs dans une sphère interne au service lui-même, au sein d'une hiérarchie du "corps" de plus en plus pesante, pléthorique et éloignée des hommes de terrain. "Il y aura bientôt plus de "gradés" et d'encadrement sur une intervention que de véritables "exécutants", avec des chaînes de commandement de plus en plus sophistiquées et lourdes. A ce titre, le malaise des Sapeurs Pompiers ne serait-t-il que le symptôme d'une maladie plus générale et qui touche de nombreux autres "corps", la Police, la Gendarmerie, les hôpitaux etc. : la maladie du "cadre en surnombre" par rapport à celui qui exécute. Une maladie qui rendant la chaîne de décision plus complexe, rend également les rapports entre les hommes pourtant attachés à une même tâche, plus éloignés les uns des autres.

Reconnaissons que ces tâches se sont complexifiées, qu'elles nécessitent effectivement souvent des spécialistes, des compétences nouvelles. Il ne faudrait pas que ces progrès indéniables, nuisent par ailleurs aux qualités des rapports humains entre ceux qui sont attachés aux mêmes résultats : l'excellence.

C'est sans doute un peu tout ça qui transparaît aussi derrière le "ras le casque" de nos Sapeurs Pompiers de base.

J-L.H