Il y a de quoi y perdre son latin. Et son droit romain, base du code civil français. Merci Napoléon.

Alors que l'État et la région Bourgogne Franche-Comté ont signé le contrat de plan qui les lie pour cinq années, de 2015 à 2020, lequel prévoit, financements à l'appui (36 millions d'euros), l'électrification de la ligne de chemin de fer entre Auxerre et Laroche-Migennes, voici qu'une commission nationale sûrement respectable, le Conseil d'orientation des infrastructures (COI) composé d'élus et d'experts, préconise " d'abandonner l'électrification programmée entre Auxerre et Migennes, au profit de l'utilisation de locomotives bi-modes (diesel-électrique) ou à hydrogène, sauf la partie suburbaine de Paris-Troyes. "

Pas moins. Pas plus. De quoi se tordre.

Rien qu'à lire la phrase ci-dessus, on comprend qu'on a affaire à des experts qui ne connaissent pas le dossier car cela fait longtemps que les TER fonctionnent en bi-mode entre Auxerre-Migennes et Bercy.

Quant à l'hydrogène, tout le monde - bien averti - sait que c'est la vraie ressource d'avenir. Donc cela ne mange pas de pain de la mentionner en fuite en avant et pas besoin d'être un "expert" pour avancer le concept.

il faut choisir, définir des priorités parmi les projets nombreux espérés par les territoires, a déclaré l'ancien député socialiste Philippe Duron, qui préside la commission COI qui a rédigé le rapport.

Le texte a été remis à la ministre des Transports, Elisabeth Borne jeudi 1er février 2018.
La ministre doit annoncer ses choix fin février, un calendrier de réalisation de tous ces projets devant être inscrit dans une loi d'orientation des mobilités, promise pour avril. Le Parlement aura ensuite le dernier mot.

Le contrat de plan État-Région signé ? La commission n'en parle pas.

Alors quelques questions :

1/ un contrat de plan signé a-t-il valeur juridique ?

2/ Peut-on déchirer un contrat en s'assoyant dessus aux yeux de tous ?

3/ D'où arrive cette manoeuvre dilatoire ? Et pourquoi ?

4/ Quel est son sens et son objectif ?

5/ Comment comprendre cette préconisation au moment où le député LR Guillaume Larrivé dans ses voeux 2018, revendique une gare TGV à St-Florentin, chez Yves Delot, suppléant du député André Villiers, dont Larrivé revendique être l'ami ?

6/ Que vont dire les élus régionaux socialistes aux manettes  de la région et de la ville d'Auxerre ? Que vont dire les conseillers régionaux élus de l'Yonne que personne ne connaît, qui ne rendent jamais compte fondus dans la masse ?

Une fois de plus, mais cette fois, au vu et au su de tous les citoyens, force est de constater la schizophrénie de l'Yonne tiraillée de toutes parts en sens contraires. Du nord au sud et de l'est à l'ouest. Chacun se concentrant sur son petit pré carré.

Alors oui, c'est vrai, l'Yonne est une proie facile, à la portée des plus petits prédateurs.

L'Yonne faible, sans unité sinon celle peut-être, que tente de générer Patrick Gendraud à la tête depuis peu du Département, l'Yonne divisée, l'Yonne instructurée, sans projet structurant, sans vision commune, sans volonté, sans capacité de révolte, sans pouvoir de lobbying, sans influence. Bradée entre Paris et Dijon-Lyon sans évoquer Besançon.

Attendons de voir comment l'animal anesthésié va réagir s'il se réveille, et arrive à comprendre ce qui lui pend au nez.

 

Pierre-Jules GAYE

 

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Voici les principaux projets ferroviaires et routiers pour la Bourgogne qui pourraient être réalisés d'ici 2037, remis à plus tard ou abandonnés, selon le Conseil d'orientation des infrastructures (COI)

Les voies ferrées

- Achèvement de la LGV Rhin-Rhône : remis à beaucoup plus tard.

- LGV de Paris vers Orléans, Clermont-Ferrand et Lyon (POCL): abandonnée au profit surtout d'améliorations de la ligne classique Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT).

- Projet d'électrification ligne Laroche-Migennes à Auxerre, abandonné au profit de l'utilisation de locomotives bimodes (diesel-électrique) ou à hydrogène, sauf la partie suburbaine de Paris-Troyes.

- Contournement ferroviaire de Lyon et ligne nouvelle entre Lyon et le grand tunnel France-Italie : remis à beaucoup plus tard au profit de la modernisation de l'axe Dijon-Modane pour le fret.


â–ºLes routes

- Aménagement de la Route Centre Europe Atlantique (RCEA) en Allier et en Saône-et-Loire (A79, N70, N79 et N80) : prioritaire.

 

Le bi-modal (électricité-gasole) fonctionne depuis des années (DR)

 

 

 

Le maire d'Auxerre Guy Férez, président de la communauté d'agglomération de l'Auxerrois, expliquait il y a 5 mois à AUXERRE TV, que l'électrification de la ligne de chemin de fer entre Auxerre et Laroche-Migennes, inscrite au contrat de plan État-région 2015-2020, se fera en final, en 2020 - 2021.

Le conseiller régional explique aussi la problématique et la nécessité d'électrifier et de moderniser les équipements.

Quant à la route chemin de croix qui relie Auxerre à Troyes, dangereuse et encombrée, Guy Férez prévient qu'elle doit faire l'objet de travaux d'aménagement à défaut d'autoroute ou de 4 voies.

 

 

L'electrification de la ligne de chemin de fer Auxerre-Migennes en question

 

Video et article publié il y a trois mois

 

L'arlésienne de l'électrification de la ligne Auxerre-Migennes semble devenue une réalité. Elle est inscrite dans le contrat de plan État-région pour la période 2015-2020. Une ligne budgétaire de 36 millions d'euros.

Si Guy Férez conseiller régional, maire d'Auxerre affirme que les travaux vont commencer en 2020 au plus tard, d'autres interrogations se font jour, depuis la suppression d'arrêts dans les lignes du sud auxerrois vers Avallon et Clamecy par le conseil régional incarné par son 1er vice-président Michel Neugnot.

La gare d'Auxerre est-elle destinée à devenir le point terminal de la SNCF et sonner le glas de la desserte ferroviaire du sud auxerrois ?

L'électrification dans ces conditions, est-elle la bonne solution dans la mesure où d'autres solutions existent, soutient Jean-Claude Rocher, ingénieur ancien directeur régional de l'entretien et des infrastructures de la SNCF.

Pour lui l'électrification ne fera pas gagner de temps sur les 18 km qui séparent Auxerre de Laroche-Migennes.
Auxerre TV l'a rencontré chez lui à Mailly-la-Ville avec l'ancien conseiller régional Philippe Archambault (écologiste indépendant).

Ce dernier explique que l'électrification de la voie Auxerre-Migennes n'a de sens que dans la perspective du développement du sud auxerrois. "L'Yonne a toujours été le parent pauvre des transports collectifs. Cela n'a jamais été une priorité."
Entretien édifiant