Molesmes en Forterre (DR)

 

 

Philippe Saulnier-Arrighi, président de la Communauté des communes de Puisaye-Forterre, a annoncé, lundi soir, à Molesmes devant les maires de Puisaye-Forterre (il y avait beaucoup d'absents), qu'il retirait le projet de transformation de l'école des filles de Saint-Fargeau, qu’il avait prévu en deux temps car à présent surdimensionné et trop cher.
La nouvelle ambition du Président se porterait à présent sur la recherche d'un terrain (où ?) pour investir (construire) dans un bâtiment flambant neuf afin d'y héberger les cadres administratifs de la Communauté de communes et de pouvoir y tenir les réunions communautaires dont le conseil réunit 85 délégués des communes.

Après cet abandon, il eut un temps envisagé en plan B de transférer ce siège administratif à la mairie de Saint-Fargeau et c’est le refus à l’unanimité du conseil municipal fargeaulais qui a obligé JPSA à envisager de tout urgence un plan C.
Le maire de Saint-Fargeau demande un débours sur les 40 000 euros engagés pour payer l'architecte et les études.

Cette solution en forme de fausse barbe serait-elle moins chère ? Et éligible à des dispositifs publics  ? Et sur quel terrain l'implantation aurait-elle lieu ?
À Toucy ?

Après quinze mois de gouvernance, force est de constater, objectivement, un fiasco dans l’appropriation d’une logique projet de territoire complexe tant d’un point vue économique, temporel, spatial, légal et n’évoquons pas le volet politique.

D'abord, la première partie de l'édifice (projet de rénovation, 205 000 euros de subvention à la clé) comptait sur l'obtention de subventions spécifiques. Or il apparaît que la Communauté des communes de Puisaye-Forterre est hors délai.

Le projet en question était devenu une course de vitesse, les travaux devant être achevés pour le 1er octobre 2018, au plus tard, afin de pouvoir utiliser les subventions TEPCV, Territoires à énergie positive pour la croissance verte.

Ensuite, la deuxième partie du projet d'édifice, l'extension du bâtiment en salle pouvant abriter 85 conseillers communautaires, ne s'inscrivait pas dans le cadre de la légalité et comportait trop de risques de plaintes.

Enfin, les sièges sociaux centralisés, l'ancrage territorial, ne sont plus dans l'air du temps. L'idée plaît, d'un conseil communautaire itinérant qui permet aux maires de faire connaître le territoire de leurs villages. Surtout dans un contexte difficile de finances exangues.

 

Pourquoi ce fiasco ?

 

Comment expliquer le fiasco de ce projet communautaire qui, d'évidence, n'a pas été bordé, administrativement ?

Une tentative, vaine, de passage en force au travers des arcanes ? Mais pourquoi ce "strike" ?

Un manque d'ingénérie administrative et de gestion des priorités, la volonté de planter un dossier brillamment instruit par le pays ?

Qui pourrait s'expliquer par une certaine désaffection de cadres qui ne comprendraient pas le projet politique et sont tentés par d'autres projets professionnels ?

Comment les maires et délégués communautaires, qui sont nombreux, n'ont-ils pas exercé, au fond, leur mission de contrôle des projets présentés ? Autrement dit, comment ont-ils pu laisser passer ce dossier bancal porté par simple injonction présidentielle ?

Cette histoire, une péripétie, s'inscrit dans une évolution de la société et des collectivités.

Quelle est la pertinence de construire un siège social destiné aux cadres administratifs et aux 85 délégués communautaires désignés qui se réunissent ponctuellement ?

Dans un contexte politique où le président de la République veut regrouper les plus petites communes de moins de 500 habitants. Ce qui ramènerait, à la louche, une réduction des élus communautaires de 85 à 30 en Puisaye-Forterre.

Ajouté au développement de la dématérialisation des actes administratifs, aux dossiers sur tablettes servies aux conseillers communautaires, cette évolution va en sens contraire d'un projet forcément surdimensionné et cher (avec quelles subventions ?) envisagé par le président Philippe Saulnier-Arrighi.

Un président très digne et clair, lundi soir, à Molesmes, en dépit d'une épreuve rude et difficile à surmonter.

Actuellement, le siège social de la communauté de communes de Puisaye-Forterre est situé à Saint-Fargeau. Le siège administratif à Toucy.

 

Pierre-Jules GAYE

 

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