Jean-Philippe Saulnier-Arrighi (DR)

 

DECISION DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Décision n° 2007-4223 du 17 avril 2008

 

Délibéré par le Conseil constitutionnel dans sa séance du 17 avril 2008.

La décision en date du 19 décembre 2007 par laquelle la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques a saisi le Conseil constitutionnel de la situation de Jean-Philippe Saulnier-Arrighi, candidat à l'élection législative qui a eu lieu les 10 et 17 juin 2007 dans la 1ère circonscription du département de l'Yonne.

Jean-Philippe Saulnier-Arrighi a été déclaré inéligible par le Conseil constitutionnel, (disponible également sur le site Légifrance) en application des dispositions de l'article LO 128 du code électoral pour une durée d'un an, à compter du 17 avril 2008,  un mois après son élection de Maire de Moulins-sur-Ouanne.

La décision a été notifiée à Jean-Philippe Saulnier-Arrighi, mais également au président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques et publiée au Journal officiel de la République française.

Or il apparaît que Jean-Philippe Saulnier-Arrighi n'a jamais démissionné de son mandat de maire, et a même été élu la même année 2008 à la présidence de la Communauté des communes du Toucycois. Se peut-il qu'il n'ait jamais reçu la notification de la décision du Conseil constitutionnel, laquelle s'appliquait dès réception, au mois d'avril 2008.

Trois questions fondamentales sont soulevées.

La première est désormais de savoir si cette décision du Conseil constitutionnel qui a valeur juridique de jugement, est imprescriptible ?

Dans l'affirmative, Jean-Philippe Saulnier-Arrighi devrait-il purger sa peine, s’il ne l’a fait ou devait le faire, aujourd'hui, dix ans après la décision ?

La deuxième question est de savoir pourquoi et comment, le préfet de l'Yonne à l'époque ( 25 janvier 2007- 29 avril 2009) , Didier Chabrol, n'a pas fait exécuter la décision du Conseil constitutionnel, en le déclarant démissionnaire d’office ?

La troisième question est de savoir si un élu de la République (de surcroît étant un sachant par son activité professionnelle d'avocat) peut s’exonérer de l’application d'une décision du Conseil constitutionnel, juridiction suprême en matière de droit électoral, ne doit-il pas rendre compte à ce sujet ?


 

Pierre-Jules GAYE

 

 

Caractéristiques de l'inégibilité

 

" Si une cause d'inégibilité survenait en cours de mandat, celle-ci empêcherait l'élu de se maintenir en fonction et entraînerait alors la procédure de la démission d'office prévue par les articles L. 205 et suivants et L. 236 et suivants du Code électoral." (Édile, l'information juridique des collectivités territoriales)