LA CITE
Un Ch'ti chez les Bourguignons
le jeudi 31 janvier 2013, 16:58 - LA CITE - Lien permanent
C'est le cabinet d'architectes Escudié Fermant, basé à Tourcoing qui réalise les études inhérentes au projet de "renaissance" de l'Arquebuse. Interview en exclusivité pour AUXERRE TV
Mathieu BOIDIN (DR)
Mathieu BOIDIN est architecte. Il fait partie d'un cabinet employant 30 personnes, localisé à Tourcoing, à côté de Lille. C'est ce cabinet d'architectes qui a été chargé par la SOPIC (promoteur privé) de réaliser le projet commercial et urbanistique de la place de l'Arquebuse. Jeune et sympathique, Mathieu Boivin est très heureux de pouvoir réfléchir autour de la problématique proposée. "Ce n'est pas souvent dans une carrière que l'on est amené à concevoir un marché, à l'intégrer convenablement dans un projet architectural plus vaste".
Mathieu Boidin a accepté de répondre en exclusivité à AUXERRE TV sur toutes les questions actuellement soulevées par l'annonce du maire Guy Férez lors du dernier conseil municipal : "Nous engagerons dès 2014 des opérations d'envergure sur l'actuelle place de l'Arquebuse pour en faire un nouveau centre attractif relié au centre historique, redonner vie au marché et disposer d'un nouveau parking digne de ce nom"; Rappelons que l'opération "parking-marché" très onéreuse ne peut s'envisager financièrement sans la mise à disposition d'un terrain pour l'investisseur, en l'occurrence la SOPIC.
L'interview de Mathieu BOIDIN
Les éléments du dossier sur AUXERRE TV
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Le projet d'aménagement de la place de l'Arquebuse en vidéo (esquisse)
Commentaires
Je suis totalement d'accord avec l'analyse de M. Jean-Yves Garcia.
Le projet présenté est victime de ses prémisses:
- pas de concertation en amont
- pas d"analyse urbaine tenant compte de la totalité de l'agglomération, des séquences urbaines et de leurs interactions.
- pas de présentation de solutions alternatives qui auraient pu apparaître à la suite d'un concours d'architecture et d'urbanisme.
- opacité de la démarche municipale
Un travail préliminaire d'urbanisme (futurible) s’impose avant d’engager pour toujours un espace à enjeux comme celui de l’arquebuse.
Cette interview, fait surgir la réalité d’une démarche communale combien insuffisante pour la ville et ses habitants.
Avant tout l’homme, MR Mathieu BOIDIN se positionne très clairement comme l’architecte, il n’est pour rien dans l’histoire sauf à servir les ambitions du maitre d’ouvrage. Il faut distinguer l’architecte d’un urbaniste, l’urbaniste lui, est complètement lié dans ses compétences à l’économiste, au sociologue, et à l’aménageur.
MR Mathieu BOIDIN architecte, est désigné par l’association SOPIC/Mairie, pour œuvrer dans l’établissement d’une unité commerciale inventée et rentable. On pourrait désigner cette opération comme une greffe si l’on est convaincu, mais comme une verrue si on s’offusque à l’idée d’une installation que l’on décrirait à la Raimu, comme une seconde couillonade.
Plus sérieusement, ce qui me surprend de la part de l’architecte aménageur, c’est bien le manque d’‘analyse, d’approche sur le grand commerce, le commerce de détail dans le centre historique, pour la réussite du projet cohérent, nécessaire, équilibré, dans le nombre d’échoppes programmées allant royalement de 30 à 50 au regard d’une providentielle clientèle souhaitée à terme. MR. Mathieu BOIDIN, justifie son propos, renvoyant le sujet vers le maitre d’ouvrage dont lui semble –il des études de marché devraient paraitre convaincantes ! Il précise également que le processus de concertation territoriale avec la population est engagé, allant jusqu’à satisfaire les commerçants de la ville (sic) !
Pour évoquer la démarche de consultation des instances ministérielles de la culture et des bâtiments de France, là également le flou persiste. L’architecte en chef des BDF, serait-il devant un fait accompli ?
Pris autrement, ce sujet montre la précipitation que l’on ose évoquer, dans le choix d’un parti d’aménagement qui d’après le discours /vœux de MR. Le Maire, s’est placé aves les risques qu’il assume clairement, dans une velléité à vouloir gagner la zone de chalandise envisagée dans une course de vitesse avec les agglos voisines, dont leurs extensions semblent certaines (re-sic).
Avec le recul nécessaire, il s’agit là d’une absence totale d’urbanisme communal. . Le manquement crucial de la part des instances communales, c’est bien ici de créer une unité commerciale sans une réelle approche d’urbanisme commercial. Quid de l’avis de la CDAC (Commission chargée d'étudier les demandes d'implantation ou d'extension des surfaces commerciales). Le seuil d'assujettissement ayant été porté à 1.000 m² de surface de vente. Critères d'appréciation des projets par la commission: effets du projet en matière d'aménagement (animation de la vie urbaine ou rurale, flux de transports...) de développement durable (qualité environnementale, transports collectifs...). Les services territoriaux de l'Etat (chargés de l'Urbanisme, de l'Environnement de la culture, et du Commerce) ayant la charge conjointement de l'instruction des demandes.
Pour conclure, la municipalité demeure la seule instance citoyenne à piloter, construire son urbanisme, cet urbanisme relève d’une démarche de longue haleine, d’innombrables études sont nécessaires pour diagnostiquer, appréhender, ses dimensions disciplinaires, spatiales, temporelles. Avoir une lecture synthétique à comprendre les mutations urbaines, sentir la ville, l’imaginer…faire appel aux compétences spécifiques, engager des atlas, des recueils de référence dans les domaines cruciaux de l’aménagement, du développement urbain, commercial, pour engager une programmation de la composition urbaine du futur, faire de la prospective, fabriquer des territoires raisonnés, des espaces viables, tout ceci dans la concertation, la participation responsable, constructive des associations comme la toute nouvelle, mais aussi les associations de quartiers dans une communication, expositions qui s’imposent sur ces sujets, cela bien avant de passer à l’acte.
Ce jeune est excellent. Il répond sans fard ni effet de manche aux questions que tout le monde se pose.
Il est bien meilleur communicant que nos élus à la ramasse sur ce dossier comme sur d'autres d'ailleurs.
La communication la vraie ça ne s'invente pas.
Bravo et merci AUXERRETV !
Continuez vos enquêtes, vous rendez service à toutes et à tous
Très bon entretien...
Voici quelques remarques sur l'interview de cette architecte :
Il dit respecter le programme, le choix d'implanter un hôtel et des commerces est donc à l'initiative de la municipalité.
Il ne confirme pas la surface de la "superette". 2500 m² ?
Il dit que les commerçants ont été consultés par la municipalité et qu'ils sont satisfaits du projet, ce n'est pas vraiment le reflet des propos recueillis par Auxerre TV ces derniers jours.
Il n'a pas évoqué le nombre de place de parking, sujet qui revient souvent et qui doit être traité sérieusement afin de supprimer le stationnement sur la 2ème voix du boulevard.
Il parle beaucoup des esquisses du projet, il serait bien que la Mairie les mette à disposition des Auxerrois afin qu'ils puissent s'exprimer (site internet, au marché, ...)
Il dit que le nombre d'emplacements pour les marchands sera plus important qu'actuellement mais ce n'est pas ce qu'on a attendu sur Auxerre TV.
Finalement on a vraiment l'impression qu'il manque un relais entre les concepteurs et les Auxerrois, il est inutile de rappeler que la réussite d'un projet comme celui-ci passe par une bonne communication et une concertation. Les propos des différentes personnes interrogées sur Auxerre TV ne sont pas toujours les mêmes et parfois basés sur des rumeurs ce qui démontre que la communication n'est pas optimale. Communication, transparence, concertation, implication des utilisateurs, voilà ce qu'il manque à mon sens car je pense que tout le monde est d'accord sur le fait qu'il faut réaménager cette place de l'arquebuse.
La vidéo initiale ne comportait que le début de l'interview. Elle est maintenant complète, 29 minutes.