La société de communication Bygmalion affirme qu'elle a fait payer par l'UMP des factures de meetings organisés pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Objectif supposé: aider le candidat à respecter le plafond des dépenses autorisées.

Fondée par des proches de Jean-François Copé, Bygmalion a pour filiale Event&cie, qui fait aujourd'hui l'objet d'une enquête préliminaire pour faux, abus de biens sociaux et abus de confiance, en raison des montants astronomiques qu'elle a facturés à l'UMP et au président-candidat en 2012.

 

Des acteurs

Bastien Millot, 41 ans, est l'un des deux fondateurs en 2008, avec Guy Alvès (administrateur de la SAOS AJA Ndlr), de la société de communication Bygmalion. Ancien élève de Jean-François Copé à Sciences-Po, il a travaillé pour lui dix ans, comme assistant parlementaire, directeur de cabinet à la mairie de Meaux (Seine-et-Marne), puis directeur de cabinet adjoint à Bercy, lorsque M. Copé était ministre du Budget. Après un passage à France Télévisions (2005-2008), il crée Bygmalion, qui travaille avec la chaîne de télévision publique et surtout avec l'UMP. Condamné à une amende en 2004 pour détournement de fonds publics, il est aujourd'hui mis en examen pour recel de favoritisme --la justice s'interrogeant sur les contrats signés par Bygmalion avec France Télévisions. L'ancien PDG de France Télévisions Patrick de Carolis (2005-2010) a été mis en examen pour favoritisme dans cette autre affaire. M. Millot, qui a cessé de diriger Bygmalion à l'été 2013, a prêté serment au barreau d'Aix-Marseille en mars.

- Guy Alvès, actuel président de Bygmalion (et administrateur de la SAOS AJA football), est l'ancien chef de cabinet de Jean-François Copé à Bercy. Selon "Le Point" et Médiapart, M. Alvès a été recruté en 2006, immédiatement après son passage à Bercy, par la société Centuria Capital, (qui détient l'AJA football) dont le propriétaire est Emmanuel Limido, qui servira d'intermédiaire dans la vente au Qatar de deux "joyaux" appartenant à l'État, l'hôtel Kinski, et le centre de conférences Kléber. Il était à la même époque le trésorier de Génération France.fr, le micro-parti de Jean-François Copé. Le groupe Centuria Capital a reconnu dans un communiqué en mars avoir investi par la suite 1,6 million d'euros dans Bygmalion, souhaitant "accompagner un (de ses) anciens salariés, M. Guy Alvès, dans son aventure entrepreneuriale". Par ailleurs, Jean-Fabrice Copé, frère cadet de l'ex-président de l'UMP est lié en affaires à Emmanuel Limido. Les deux hommes se connaissent bien et sont partenaires financiers dans EMCap SCA société immatriculée au Luxembourg. PLP (Paris Luxembourd participation détient 52,3% des parts.

Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé pendant dix ans, est en première ligne dans le dossier Bygmalion: ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, chargé notamment des questions de logistique, il avait à l'UMP une délégation de signature. Elu député européen dimanche, M. Lavrilleux s'est exprimé, lundi, sur BFMTV pour "prendre (sa) part de responsabilité" et dédouaner M. Copé. A la suite de l'avocat de Bygmalion, Me Patrick Maisonneuve, il a expliqué que des prestations fournies par Bygmalion avaient été indûment facturées à l'UMP au lieu d'être imputées aux comptes de campagne du président-candidat.

L'un des actionnaires de Bygmalion, la société de communication et d'événementiel à l'origine des tracas de Copé, est aussi l'un des partenaires financiers du frère cadet de l'ancien ministre dans une société immatriculée au Luxembourg, le 25 novembre 2011, EMCap SCA.  
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ump/affaire-bygmalion-jean-fabrice-l-autre-cope_1499059.html#E1CltvxiYwPeEvMl.99
L'un des actionnaires de Bygmalion, la société de communication et d'événementiel à l'origine des tracas de Copé, est aussi l'un des partenaires financiers du frère cadet de l'ancien ministre dans une société immatriculée au Luxembourg, le 25 novembre 2011, EMCap SCA.  
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L'un des actionnaires de Bygmalion, la société de communication et d'événementiel à l'origine des tracas de Copé, est aussi l'un des partenaires financiers du frère cadet de l'ancien ministre dans une société immatriculée au Luxembourg, le 25 novembre 2011, EMCap SCA.  
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L'un des actionnaires de Bygmalion, la société de communication et d'événementiel à l'origine des tracas de Copé, est aussi l'un des partenaires financiers du frère cadet de l'ancien ministre dans une société immatriculée au Luxembourg, le 25 novembre 2011, EMCap SCA.  
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Centuria Capital prend acte

Communiqué en date du 27 Mai 2014 sur la page d'accueil du site internet de la holding appartenant à Emmanuel Limido, le propriétaire de la SAOS AJA via la filiale AJA XXL, elle-même filiale de PLP (Paris-Luxembourg Participation)

"Le 3 mars 2014, suite à un article du journal Le Point mettant en cause le groupe Centuria Capital et son actionnaire PLP dans le cadre de "l'Affaire Bygmalion" nous avions publié le communiqué ci-dessous (cf infra).

"Presque trois mois plus tard, il apparaîtrait, selon la déclaration de son avocat, que la société Bygmalion a procédé à des facturations volontairement erronées. Ces faits ainsi que leurs motivations font l'objet d'une enquête par la police et par la justice.

"Nous prenons acte de cette déclaration dont nous n'avions pas eu connaissance préalable.

‎"En ce qui nous concerne, pas un mot de notre communiqué du 3 mars n'est remis en cause par les événements récents. Respect des réglementations en vigueur, transparence et absolue neutralité politique forment notre ligne de conduite.

"En tant qu'actionnaire minoritaire sans aucune responsabilité de gestion dans la société Bygmalion, PLP procède actuellement, dans la mesure de ses droits et possibilités, à l'analyse de la situation.

"Comme le comportement de la société Bygmalion semble ne pas avoir été conforme à nos valeurs, et que nous subissons de ce fait un préjudice moral et financier important, nous avons demandé à nos avocats de prendre toute mesure utile à la protection de nos intérêts et de notre réputation.

"Communiqué du 3 mars 2014

"Le groupe Centuria Capital, présidé par Emmanuel Limido, souhaite apporter les clarifications suivantes en réponse aux articles de presse ayant fait état récemment de certaines transactions réalisées entre 2006 et 2007 par le groupe et par son actionnaire, Paris Luxembourg Participations (PLP).

"Concernant Centuria Capital, les opérations citées dans la presse - achat de l'hôtel Kinsky et du Centre International Kléber par des investisseurs du Qatar conseillés par Centuria - ont été réalisées dans le cadre de la procédure particulièrement rigoureuse mise en place à chaque cession de biens de l'Etat. Les transactions se sont faites dans le respect scrupuleux des procédures, qui ne laissent place à aucun type d'intervention tierce, même gouvernementale. Les investisseurs Qatari ont remporté les appels d'offre en payant des prix significativement supérieurs aux offres concurrentes. C'est la seule raison de leur succès aux appels d'offre évoqués.

"Concernant PLP, il s'agit d'une holding d'investissement familiale établie de longue date à Luxembourg et investissant principalement dans des petites entreprises et des PME.

"Contrairement à ce qui est suggéré, PLP intervient toujours en toute transparence dans les dossiers d'investissement auxquels elle s'intéresse. Les journalistes d'investigation professionnels du magazine Le Point n'ont pas tiré parti des informations disponibles pour alimenter leur enquête. Les comptes annuels, les statuts, l'actionnariat de PLP sont immédiatement accessibles en ligne auprès des services d'information officiels luxembourgeois. Les activités de certaines filiales de PLP sont réglementées par les autorités de contrôle dont elles dépendent. Aucune demande concernant son activité ou ses réalisations passées n'a été adressée à la société par les journalistes qui se sont limités à des conjectures sans procéder à une analyse contradictoire et documentée.

"Le plus souvent PLP investit dans des projets alliant intérêt patrimonial et intérêt général. Comme par exemple l'investissement dans Handicall (call center employant des salariés handicapés), Forestier (artisan sellier des Charentes repris en faillite et porteur d'un patrimoine culturel en danger) ou encore dans Microworld, plate-forme de e-microcrédit faisant partie de Planet Finance.

"PLP est également bien connue en France pour avoir réalisé, ou tenté de réaliser, ces dernières années divers investissements assez médiatisés : AJ Auxerre, Urb TV,... Nous sommes bien loin d'une société mystérieuse, d'un investisseur fantôme, d'un acteur caché, mais il arrive que certains journalistes d'investigation, très occupés à scruter l'ombre ne pensent pas parfois à regarder dans la lumière.

"Concernant Bygmalion, PLP a souhaité accompagner un des anciens salariés de Centuria Capital, M. Guy Alves, dans son aventure entrepreneuriale et a donc financé son projet de création d'un groupe de communication diversifié. Une des conditions essentielles mise à cet investissement, bien respectée par le management actuel de la société, a été que Bygmalion développe son activité prioritairement vers les clients du secteur privé, d'une part, et tende progressivement vers une vraie neutralité politique, d'autre part. Ces deux objectifs, reflétés dans les changements dans la gouvernance de l'entreprise en 2013 avec l’arrivée d’un nouveau Directeur Général dont c’est la priorité, sont en bonne voie de réalisation.

"A titre informatif, l'investissement total réalisé dans Bygmalion s'élève à € 1,594 million. En comparaison de la masse des actifs sous gestion gérés par l'ensemble des sociétés filiales de PLP, ce montant n'est pas très significatif.

"Le groupe Centuria Capital, son actionnaire PLP et toutes les sociétés affiliées dont il a la responsabilité de la gestion attachent une importance particulière au respect de la réglementation et à la transparence dans leurs actions. Des procédures rigoureuses sont en place aux divers niveaux opérationnels du groupe pour en vérifier la bonne conduite.

"L'ambition de notre groupe est de contribuer, au-delà de l'intérêt bien compris de nos partenaires, salariés, actionnaire et à la mesure de nos moyens, à l'intérêt général - en respectant en toute circonstance la plus grande neutralité politique : ne jamais prendre parti dans le débat politique républicain est notre règle de conduite professionnelle." (Fin du communiqué)

 

EN SAVOIR PLUS

AUXERRE TV révélant l'affaire, a publié la 27 février 2014, un article suite à l'enquête du Point et pointait les liens entre Emmanuel Limido, Guy Alvès, Jean-François Copé, l'UMP, Bygmalion, Centurai Capital et l'AJA

Emmanuel LIMIDO, propriétaire de l'AJA dans la tourmente de l'affaire UMP-Copé

et le 1 mars 2004, un autre article

Emmanuel Limido de l'ombre à la lumière