C'est le premier pas qui coûte. Cette fois, les dessins évoquateurs et l'esprit de l'entreprise ont été transmis, partagés et semblent bien emporter l'adhésion du plus grand nombre.

Il est vrai que les limites ont été posées d'entrée avec humilité : une enveloppe d'environ 5 millions d'euros avec des pistes de financement de la Région 600 000 euros pour la seule halle, de l’État et de l’Europe (loin des 40 millions du projet pharaonique de 2013), une programmation par étapes sur cinq ans et d'emblée, un signe-symbole fort et puissant, une halle témoignant et fléchant un marché, un vrai exhumé de terre au moins dans la perception.

Pour le reste, des pistes sont lancées, la réhabilitation esthétique du parking, l'aménagement des abords et de l'esplanade prévue devant l'entrée de la halle qui recouvrira le parking de 900 m2 qui dessert directement le marché. Ou encore une couverture végétale et tout ce qui pourrra s'inscrire dans le cadre du développement durable.

En princpe les futurs parkings (dont on ne voit pas bien où ils seront) devraient être gratuits par souci de cohérence avec les emplacements nouveaux sur le boulevard, a indiqué le maire Guy Férez. Aujourd'hui, l'Arquebuse propose 360 places de parking.

Après la présentation illustrée de Pierre Guilbaud, directeur de l'urbanisme et du dynamisme des territoires, les questions formulées par les Auxerrois dans la salle ont révélé que  demeuraient bien des points d'interrogations et des options stratégiques à définir.

 

Deux points d'ancrage

 

1/ Des échanges il apparaîtrait que l'option symbole fort, de marché visible, par une halle élevée au milieu de la place historique, ferait l'unanimité.

2/ Ainsi qu'une vraie animation de la longue esplanade : ce que veulent les Auxerrois par dessus tout, c'est que la place de l'Arquebuse devienne un lieu de rendez-vous, de promenade et de convivialité qui peut inclure cafés et restaurants au même titre que kiosque, bancs et coins de partage.

Le calendrier prévoit le concours d'architectes et le choix d'ici la fin de l'année 2019. Et la construction de la halle en 2020. L'option retenue avec variantes (?) sera présentée aux Auxerrois pour concertation. Il ne semble pas faire de doute que cette étape fondatrice devrait reccueillir l'assentiment général quitte à modifier certains aspects.

En revanche, pour tout le reste, on ne jurerait de rien, tant cela demeure flou, problématique en l'absence d'une vision globlale dans la cité qui englobe l'aménagement de la place des Cordeliers, aujourd'hui, éventrée pour sondages de fouilles en attendant l'émergence d'une esquisse de projet et le quartier de l'Étang Sainte-Vigile que la ville va acheter au conseil départementl (bâtiments vides et parking). Car pour le maire Guy Férez, l'ensemble doit être cohérent et s'articuler en conséquence.

Le problème crucial à Auxerre du stationnement et des parkings en centre ville - sauf à considérer qu'il pourrait être évacué par une volonté politique de piétonnisation et d'interdiction de circulation au coeur de la cité - aura à peine été effleuré sans que l'on puisse entrevoir le futur sinon à spéculer.

 

Variations pour un coeur de cité

 

Alors spéculons : la place des Cordeliers pourrait demeurer en partie en parking de surface, l'autre partie se transformant en place publique, l'Étang St-Vigile accueillera un parking extérieur aérien d'un étage qui ne devrait pas déparer puisque le parking niveau zéro est situé en contrebas de la rue qui le jouxte, n'obérant en rien la vue des futurs appartements aménagés dans les anciens locaux du conseil départemental de l'Yonne.

La place de l'Arquebuse perdra des places de parkings ... mais il paraît que cela n'est pas impactant car le parking existant est en moyenne vide au deux tiers. Et le parking des Charmilles dans le prolongement du cinéma CGR Casino disparaîtra pour laisser place à trois salles supplémentaires.

Voilà qui laisse la place, on en conviendra,  à bien des questions sur l'économie générale du stationnement à Auxerre et l'absence pour l'heure, de perception d'une volonté forte ou de plan structuré et structurant en coeur de ville.

C'est donc par percées saillies assorties de petites touches, pastel, que semble se dessiner le futur de la cité et de ses flux, ceux qui l'irriguent par des artères et veines. À tâtons, prudemment. L'on peut comprendre que le projet avorté de 2013, que d'aucuns regretteraient aujourd'hui, en a échaudé plus d'un.

De très nombreuses questions demeurent en suspens dont certaines n'ont peut-être pas du tout été envisagées, du moins, sérieusement.

 

"Si on n'est pas chômeur ou retraité ...."

 

Nous en livrons une exprimée avec pertinence par un jeune commerçant du coeur de ville, ce qui montre si de besoin, que l'Arquebuse et sa place font bien partie dans l'imaginaire, du coeur de la cité de Paul-Bert.

" Ne faut-il pas revoir complètement le mode de fonctionnement du marché couvert  pour en faire un marché moderne correspondant aux besoins et aux attentes de la population d'Auxerre et alentour ...? Aujourd'hui, si on n'est pas chômeur ou retraité, on ne peut fréquenter le marché ouvert seulement le mardi matin et le vendredi matin ...".

La réponse, les réponses à cette question essentielle semble-t-il en tout cas bien davantage que l'aménagement physique du marché, passe par l'échange et la concertation, à l'image de celle convenue avec les commerçants du marché pour aménager les fonctionnalités et les outils de leur surface de vente globale.

Mais ceci est une autre histoire. À un moment donné il faudra tout de même avancer sans marcher sur des oeufs et sur la pointe des pieds.

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

#### EN SAVOIR PLUS

DÉCOUVERTE SUR PLACE DU PROJET DE L'ARQUEBUSE

 

#### ALLER PLUS LOIN LE DOSSIER ARQUEBUSE DE 2013