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Les Capucins qui furent établis à l’extrémité du faubourg Saint-Amatre, sur la route impériale n0 65 à Auxerre, ne datent que de 1606. Parmi les six premiers frères, on remarque le fameux frère Ange du Bouchage, connu dans le monde sous le nom de Henri, duc de Joyeuse. Ces religieux, dont la pauvreté était proverbiale, portaient une robe de laine grossière et de couleur fauve; la barbe longue et les pieds nus dans leurs sandales. Il leur était défendu de se coiffer de chapeaux. Leur capuchon carré, auquel ils doivent leur nom, leur attira, dans l’origine, de grandes tribulations.
Les Auxerrois accueillirent les Capucins avec empressement, et ils n’eurent qu’à s’en louer dans les maladies contagieuses du XVIIe siècle.
L’église du couvent, démolie en 1844, n’offrait rien de remarquable.
Le Cimetière dit des Capucins a reçu son nom de l’emplacement qu’il occupe. Il ne date que de 1790. Des accroissements successifs et des améliorations lui ont donné un aspect régulier et décent. Il renferme quelques tombeaux remarquables.

En janvier 1793, l’enclos des Capucins est vendu comme bien national au citoyen Legueux-Cochois, sauf le jardin qui doit servir au nouveau cimetière d’Auxerre. Les premières inhumations sont pratiquées en novembre 1793, et l’aménagement du nouveau site est complet dès avril 1794. Cet ensemble forme le « cimetière des Capucins ».

De 1826 à 1828, c’est l’agrandissement du cimetière par l’achat de deux vignes à l’est de l’enclos, donnant naissance au « nouveau cimetière ». En 1837, la ville achète le reste de la propriété Legueux à son fils, à l’ouest du « cimetière des Capucins », créant ainsi le « cimetière Legueux ». En 1837 enfin, la ville reçoit en legs un verger situé à l’est du « Nouveau cimetière », qui constitue le « cimetière Dunand » du nom de Thérèse Dunand, sa légataire.

Ce cimetière est divisé en trois parties délimitées par des bornes. Les tombes les plus anciennes se situent dans la partie gauche par rapport à l’entrée. L’église de l’ancien couvent des Capucins est détruite en 1841-1842.

Cet histoire composite explique la grande variété visible dans le cimetière : si certains périmètres sont veufs de végétation, d’autres au contraire sont très arborés.

Le gisant en bronze de Bartholdi représente Paul Bert drapé à l’antique, mourant dans les plis du drapeau tricolore. Sa tête est posée sur un oreiller réhaussé par une pile de livres. Sur le granit, les deux mots Sciences et Patrie résument la double activité de Paul Bert. A l’arrière plan figure le rayonnement du soleil de la science, de la République.

Personnages incontournables

Paul BERT (1833-1886) : il est "la" personnalité du cimetière, non seulement parce que sa notoriété dépasse la ville d’Auxerre, mais également parce que son admirable gisant est une oeuvre de Bartholdi.

François Louis BOUDIN de ROVILLE (1772-1838) : général d’Empire, il fut fait baron par Louis XVIII

Le peintre et homme de théatre Henri BROCHET (1898-1952), directeur de la revue théâtrale « Jeux, tréteaux et personnages ». Avec lui repose son fils, le sculpteur et graveur François BROCHET (1925-2001) qui signa plusieurs statues qui ornent la ville. Il fut en outre l’auteur de l’oeuvre qui orne cette tombe.

Jean-Roch COIGNET (1776-1865) : capitaine, il participa à toutes les campagnes du Consulat et de l’Empire (seize campagnes et quarante-huit batailles sans avoir jamais été blessé !). Retiré à Auxerre, tenant un bureau de tabac.

Le poète et romancier Joseph Henri DALBY (1889-1981).

L’architecte Charles DONDENNE (1833-1917).

Edme Charles LEPERE (1823-1885) : avocat et journaliste, il fut député de l’Yonne de 1871 à sa mort. Le buste en bronze qui orne sa tombe est d’Emile Peynot.

Maurycy MOCHNAKI (1803-1834) : journaliste et critique musical polonais, il fustigea le classicisme et défendit un romantisme révolutionnaire tant dans l’art qu’en politique. Il fut proche du jeune Chopin. Il mourut en exil à Auxerre où il fut inhumé.

La poétesse Marie NOËL (Marie Rouget : 1883-1967), dont l‘œuvre est marquée par une forte dimension spirituelle. Sa statue, oeuvre de François Brochet, orne la place de l'Hôtel de ville.(Elise Autissier l'amie fidèle)

Un poème de Monique Dufaÿs dédié à Marie Noël

L’architecte Charles Juvénal OSMONT-D’AMILLY (1844-1908).

Le statuaire Fernand PY (1887-1949), auteur d’une production essentiellement religieuse. Il fut le professeur de François Brochet.

Charles Hippolyte RIBIÈRE (1822-1885) : républicain, il fut préfet de l’Yonne de 1870 à 1873, puis sénateur de ce même département à partir de 1876. Il était apparenté aux Flandin de Domecy-sur-Cure. Dans le même caveau repose son fils, Marcel RIBIÈRE (1860-1922), qui fut lui aussi sénateur de l’Yonne de 1887 à sa mort.

Étienne Pierre Sylvestre RICARD (1771-1843) : ancien aide de camp de Suchet, il devint général, baron d’Empire puis comte et Pair de France à la Restauration. Son nom est inscrit sur l’Arc de Triomphe de Paris.

Pierre-François SAVATIER-LAROCHE (1804-1879) : juriste, il représenta l’Yonne à l’Assemblée de 1848 à 1851. Après le coup d’Etat de Napoléon III, il se retira de la vie politique.


VIDEO// A la rechercher de la tombe de Marie-Noël de son vrai nom Marie Rouget : rencontre avec Antoine Heim


Galerie de Photos

Lundi 17h30

Le plus ancien cimetière d'Auxerre

 

Les cyprès forment des allées créant des contrastes de lumière

Les tombes à symboles maçonniques sont nombreuses

La tombe de Jean Moreau qui fut ministre et maire d'Auxerre

Une concession récemment reprise et reconcédée à une famille. la tombe et le profond caveau en moellons, intact, date du 19ème siècle. 1884.

Lundi soir des tombes étaient bien fleuries : il n'y a pas foule dans le cimetière mais le va et vient est incessant

 

La fameuse croix à l'entrée